Le match de phase de groupe de la Ligue des champions asiatique entre Al-Ittihad et le club iranien Sepahan a été annulé en raison d’un buste d’un général iranien présent au bord de la pelouse.
Les Saoudiens d’Al-Ittihad ont refusé de jouer leur deuxième match de poule de la Ligue des champions asiatique ce lundi face au club iranien Sepahan. En cause, la présence d’une statue au bord de la pelouse, à l’effigie du général iranien Qassem Soleimani, mort en 2020. L’AFC, organisme en charge de la compétition, a évoqué des «circonstances imprévues».
Le club iranien porte plainte
Face au refus de l’équipe saoudienne, où évoluent les internationaux français Karim Benzema et N’Golo Kanté, de sortir du vestiaire, les 60.000 supporters du Naghsh-e-Jahan Stadium, situé à Ispahan, ont jeté des projectiles sur la pelouse. Les coéquipiers de Karim Benzema et N’Golo Kanté ont déjà repris l’avion pour Djeddah.
«C’est juste un match de football et la présence de ce buste est tout à fait inappropriée», a déclaré un responsable d’Al-Ittihad à l’AFP. «Nous leur avons demandé de le déplacer avant de rentrer sur le terrain pour l’échauffement mais ils ne l’ont pas fait. L’équipe est donc retournée dans les vestiaires», a-t-il expliqué.
Le directeur général de l’équipe iranienne, Mohammed Reza Saket, a immédiatement annoncé à la télévision d’État iranienne son intention de déposer plainte auprès de l’AFC à propos de cet incident. «La demande du club d’Al-Ittihad allait au-delà des coutumes sportives et contre les usages habituels», a-t-il estimé.
Le stade d’Ispahan, où devait avoir lieu la rencontre, «a accueilli des dizaines de matches internationaux dans la même configuration», a-t-il fait valoir.
Les relations irano-saoudiennes
Le 3 janvier 2020, le général Qassem Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, avait été tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad. Il était le chef de la Force Al-Qods, l’unité chargée des opérations extérieures au sein des Gardiens de la Révolution.
L’incident entre les clubs d’Al-Ittihad et de Sepahan survient alors que les équipes des deux pays viennent à peine de recommencer à se rencontrer dans leurs territoires respectifs, et non plus sur terrain neutre, comme c’était le cas depuis sept ans.
L’AFC avait donné son feu vert en août, cinq mois après l’accord de reprise des liens entre les deux poids lourds du Moyen-Orient conclu en mars sous l’égide de la Chine.
L’Arabie saoudite à majorité sunnite et l’Iran à majorité chiite avaient rompu leurs relations en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants de la République islamique qui protestaient contre l’exécution par Ryad d’un religieux chiite.
Al-Nassr, l’équipe saoudienne de Cristiano Ronaldo, a disputé le 19 septembre un match de Ligue des champions d’Asie à Téhéran face à l’équipe de Persepolis, la première rencontre d’un club saoudien en Iran depuis 2016.