Benjamin Bouzaglo est un virtuose des mélodies judéo-arabes et arabo-andalouses. Il a été élevé au son des chants liturgiques et de la musique marocaine. Le Royaume résonne profondément en lui, tout comme sa passion pour le malhoun, le matrouz et le chaâbi.
Benjamin Bouzaglo n’était pas simplement un enfant qui écoutait de la musique, il était «l’enfant que la musique a choisi», comme le proclamait son père originaire de Casablanca. Né dans une maison de mélomanes, les chants liturgiques de la synagogue furent ses premiers éveils mélodiques.
«Mon père, un véritable mélomane, m’a transmis cette passion. Enfant, il m’emmenait à la synagogue, où je découvrais les chants liturgiques. Sur ses encouragements, j’ai commencé à chanter dès mon plus jeune âge. Là où mes amis se laissaient emporter par des sons du moment, j’étais capturé par la sonorité nostalgique marocaine qui enveloppait notre maison. Les chansons qui résonnaient dans l’air étaient empreintes d’histoire et d’émotion. Un lien vivant avec nos racines», se souvient-il.
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Ces airs imprégnés de nostalgie marocaine étaient la bande-son quotidienne de sa jeunesse. «Les leçons de musique ont remplacé les jeux de mon enfance, le conservatoire est devenu mon sanctuaire d’apprentissage. Grandir ainsi était une bénédiction», confie l’artiste.
Très tôt, son père discerne son potentiel et le stimule à embrasser une vocation musicale. Plongeant corps et âme dans son rêve, Benjamin Bouzaglo maîtrise très vite le chant religieux juif et monte sur scène pour raviver des événements au sein de la communauté juive. «Je me souviens encore de cette première fois où j’ai ressenti l’énergie de la scène, un frisson d’excitation mêlé à la responsabilité de divertir et d’émouvoir», se remémore-t-il.
À 17 ans, il est devenu le chanteur principal de l’orchestre andalou d’Israël. «À travers les festivals de musique, j’ai pu porter notre musique jusqu’aux quatre coins du globe. Mais mon cœur bat encore plus fort en évoquant les festivals de Fès, de Casablanca et surtout d’Essaouira. C’est là que je me suis imprégné de la richesse du chaâbi, du chgouri et de la musique marocaine dans toute sa splendeur. J’ai plongé dans l’apprentissage de l’arabe, lisant et écrivant ces mots qui donnaient vie à mes mélodies. Mon investissement était total, car chaque note était une preuve de mon amour inconditionnel pour mon art et mon pays d’origine», partage-t-il.
Un amour nommé Maroc
Bien qu’il ne soit pas né ici, Benjamin Bouzaglo se sent profondément marocain. Sa fierté se reflète non seulement dans ses documents officiels –passeport, carte nationale, et carte d’artiste– mais aussi dans chaque note qu’il fait résonner.
Pour lui, monter sur une scène marocaine, c’est comme se retrouver chez soi: «Mon amour pour le Maroc est une histoire qui ne cesse de grandir. Chaque note, chaque refrain résonne avec les ruelles d’Essaouira, les parfums de Fès et l’âme du pays. Mon voyage musical n’est pas seulement un parcours professionnel, mais un lien profond qui m’unit à une culture et une histoire qui m’ont accueilli les bras ouverts.»
«Visiter le Maroc est pour moi une reconnexion avec mes racines et l’identité que j’ai embrassée. Le 14 septembre 2023 est une date que je chéris, car je me produirai à Symphonyat à Casablanca. J’ai l’immense privilège de partager ma musique avec les Marocains, de ressentir l’essence de la scène en harmonie avec le pays», poursuit cet amoureux des sons.
«Les soirées privées et les mariages que j’anime sont également des occasions de célébrer l’amour et la joie au rythme de ma musique. Et puis, il y a ce rendez-vous annuel qui est devenu une tradition ancrée dans mon âme depuis quatorze ans: la hiloula du saint Rabbi Haïm Pinto à Essaouira. C’est un hommage vibrant à la spiritualité et à la tradition, où ma musique devient le fil conducteur entre passé et présent», relate Benjamin Bouzaglo.
Il est indéniable que des artistes comme Salim Halali, Samy Elmaghribi et Mohamed Bajeddoub ont marqué la jeunesse de Benjamin Bouzaglo. Fusionnant son style avec de grands noms comme Sanaa Marahati, il a constamment cherché à innover tout en restant fidèle à la tradition. Le malhoun, le matrouz, le chgouri, tout ces styles traditionnels trouvent une place dans son cœur.
Aujourd’hui, ce mélomane passionné est non seulement un interprète mais aussi un compositeur. Il jongle entre le traditionnel et le contemporain, cherchant toujours à toucher la jeune génération. Il est devenu un gardien de la musique traditionnelle marocaine. Une musique qui, selon lui, est intemporelle.
Et comme il l’affirme lui-même, peu importe où il est dans le monde, le Royaume sera toujours sa couronne. À l’aube de la sortie de ses trois nouveaux singles aux accents pop, il entrelace astucieusement son héritage avec des vibes modernes, créant ainsi une harmonie entre le passé et le présent.