La mairie de Guerlédan (Côtes-d’Armor), ainsi que le centre médical situé en face, ont été la cible de tags à caractère fasciste dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 août 2023.
Des découvertes successives qui alertent les élus du Centre-Bretagne. Samedi matin, de nouvelles inscriptions néonazies et pétainistes ont été découvertes sur la mairie et un centre-médical de Guerlédan (Côtes-d’Armor), une commune située en Centre-Bretagne. Certains de ces tags reprenaient la devise « Travail, Famille, Patrie » du régime de Vichy durant la Seconde Guerre Mondiale. Des croix celtiques, un symbole d’extrême droite ont aussi été peintes sur les murs, tout comme l’inscription « BZH 88 ». Ces chiffres sont une référence hitlérienne connue au sein des groupes néonazis.
Sur place, les élus locaux s’inquiètent de ces nouvelles dégradations liées à l’idéologie nazie. Interrogé par Ouest-France, Xavier Hamon, le président de l’intercommunalité Loudéac Bretagne Centre, s’inquiète de « répétition de ces actions« . Le mois dernier, un mémorial rendant hommage aux Résistants durant la guerre 39-45 avait lui aussi été saccagé à Plœuc-L’Hermitage, une commune voisine. Des croix gammées et des messages antisémites comme « mort aux Juifs » ou « Heil Hitler » avaient été écrits sur les monuments commémoratifs, suscitant l’émoi de toute la région.
L’ultra-droite s’enracine en Centre-Bretagne
Les tags fascistes de Guerlédan marquent donc un nouvel épisode dans l’enracinement de l’ultra-droite en Centre-Bretagne. « On n’a pas le droit de s’attaquer à des symboles de la République, rappelle Xavier Hamon, toujours dans Ouest-France. On a le droit de s’exprimer mais pas de cette façon-là. » La multiplication des actes de vandalisme ou d’intimidations venues de groupuscules néonazis dans la région ces derniers mois interpelle.
En juin, une dizaine de mairies du Finistère avaient reçu par mail un tract nazi, les incitant par exemple à combattre « la dégénérescence pédo-LGBT » ou à défendre la « race blanche » face à l’immigration… Les édiles et la préfecture du département s’étaient indignées de ce courrier et une enquête judiciaire avait été ouverte. Des slogans néonazis avaient aussi été retrouvés sur des éoliennes fin 2021 à Saint-Caradec, toujours en Centre-Bretagne. L’auteur de ces tags, fiché S pour ses idées d’ultra-droite, a depuis été condamné à un an de prison avec sursis.
Le mois dernier, un autocollant néonazi avait également été apposé sur la porte du local du Parti socialiste à Saint-Brieuc. Tous ces exemples montrent comment l’ultra-droite tente de s’imposer en Bretagne, et encore plus dans les terres de la région. De nombreuses pressions ont notamment eu lieu lors du projet d’installation d’un centre de réfugiés à Callac, dans la même région. Finalement, l’idée avait été abandonnée, notamment après des menaces envers les élus et des pressions politiques venues de l’extrême-droite.