Le myélome multiple est un cancer qui touche les cellules sanguines, notamment les plasmocytes. Jusqu’à présent, il n’existe pas encore de traitement efficace pour guérir complètement la maladie, bien qu’il soit possible de la gérer.
La difficulté réside principalement dans le mode d’acheminement des médicaments vers les tumeurs qui se trouvent dans la moelle des os du patient. Maintenant, des scientifiques de l’Université de Tel Aviv proposent une solution à ce problème. Dans un article, publié récemment dans la revue Advanced Science,ils démontrent la possibilité de traiter le myélome multiple avec des médicaments à base d’ARN. Les médicaments en question sont composés de molécules de petits ARN interférents (ARNsi) dont le rôle est d’empêcher un gène cible de s’exprimer et de produire sa protéine.
Notons que les thérapies à base d’ARN constituent actuellement l’uns des traitements anticancéreux les plus prometteurs.
Des résultats encourageants
Au cours de l’étude, les chercheurs ont pris pour cible un gène dénommé CKAP5. Sans la protéine correspondant à ce gène, les cellules ne peuvent pas se multiplier. L’équipe a élaboré une méthode pour que seules les cellules cancéreuses soient touchées par cet effet. Pour ce faire, ils ont recouvert d’anticorps les nanoparticules lipidiques qui transportent le médicament. Ces anticorps ne se fixent que sur les structures des cellules cancéreuses de myélome multiple.
La technique a été testée sur différentes configurations de cellules cancéreuses de myélome multiple. Ainsi, pour un lot de cellules cultivées en laboratoire, environ 90 % d’entre elles ont été éliminées par les nanoparticules. Sur des cellules cancéreuses provenant de patients atteints de la maladie, environ 60 % des cellules ont été éradiquées par la thérapie. Enfin, chez des souris touchées par la maladie, la méthode a permis de tuer environ 66 % des cellules cancéreuses, et les chercheurs ont même remarqué que leurs symptômes s’étaient également améliorés.
Une avancée dans le traitement du myélome multiple
Pour le moment, il reste encore du chemin à faire avant que la thérapie ne puisse être utilisée sur des patients humains. Les auteurs de l’étude sont cependant optimistes quant à l’efficacité de leur nouvelle méthode. Ils affirment que les premiers résultats obtenus sont prometteurs.
Selon Dana Tarab-Ravski, auteur principal de l’étude, le système d’administration de médicaments qu’ils ont développé est le premier qui cible spécifiquement les cellules cancéreuses à l’intérieur de la moelle osseuse. C’est également le premier à montrer que l’inhibition de l’expression du gène CKAP5 peut aider à tuer les cellules cancéreuses du sang.