Guy Baruch, un joaillier qui se promène au bord de l’art

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Il est l’un des plus jeunes designers de haute joaillerie et parmi les rares créateurs indépendants du métier. Guy Baruch n’a que 17 ans lorsqu’il quitte israël, son pays natal, pour étudier sa passion dans la capitale de la haute joaillerie : Paris. Huit ans plus tard, il crée en tant que designer indépendant des pièces sur mesure pour une clientèle exclusive. Rencontre avec le jeune prodige.

Enfant, Guy Baruch est un véritable fauteur de trouble. À tel point que ses parents lui pré- disent un avenir peu glorieux. Mais au lycée, il se découvre par hasard une passion pour la joaillerie. Alors qu’il fait le tour d’Israel Diamond Exchange, la plus grande bourse de diamants au monde, dans un quartier de Tel-Aviv, il passe devant une boutique qui attire son attention. « À travers la vitrine, il y avait cet ange doré. Une pièce magnifique d’un prix exorbitant qui m’a fait réaliser que c’était exactement ce que je voulais faire », raconte Guy Baruch. C’est ainsi que naît en lui un rêve : confectionner ses propres créations uniques et somptueuses. C’est donc en Israël qu’il fait ses premières armes dans la création et la fabrication de bijoux. Alors âgé de 17 ans, il réalise qu’il veut plus que ça. Ce qu’il veut, c’est la haute joaillerie, afin de créer des pièces d’une perfection absolue. Il se rend donc logiquement dans le chef-lieu de la haute joaillerie dans le monde, Paris, et choisit la Haute École de joaillerie, parce que c’est là qu’apprennent tous les grands noms du métier.

 

S’il connaît des débuts compliqués parce qu’il ne parle pas un mot de français, il finit par prendre ses marques et s’illustre parmi les meilleurs talents de l’école. Le jeune entrepreneur y apprend à assembler les pierres et crée ses premières pièces.

Un diamant à l’abri des regards

À la fin de sa formation, c’est chez Cartier que Guy Baruch va faire ses premiers pas en tant que designer de haute joaillerie. Un stage si fructueux que la célèbre maison tient à le garder en son sein. Mais au bout d’un an, le jeune homme décide de la quitter pour ouvrir sa propre marque. Il se lance en tant que joaillier indépendant en usant de ses connexions. « Je me suis créé mon propre réseau de clients. Ça a pris du temps mais je tenais à construire quelque chose de durable avec chacun d’eux pour faire les plus belles pièces possibles », explique Guy Baruch.

En toute discrétion, le jeune joaillier tisse sa toile dans la capitale avec toujours une idée en tête : faire le meilleur. Et ce, des pierres aux alliages et même jusqu’aux écrins des bijoux. C’est avec beaucoup d’audace qu’il parvient à mettre la main sur les plus beaux diamants, en nouant une relation de confiance avec les meilleurs diamantaires de Paris. Une connexion approfondie qu’il a très à cœur de creuser avec chacun de ses clients également. Ces derniers, de grandes familles fortunées mais aussi des milliardaires et des personnalités du monde entier, viennent chez Guy Baruch parce qu’ils veulent les meilleurs matériaux, mais surtout, parce qu’ils sont en quête de discrétion. « Mes clients sont très exigeants. Ils veulent des pièces uniques, que personne d’autre ne porte. C’est pour ça qu’ils viennent me trouver. Je n’ai pas de boutique, donc je les rencontre en privé, dans un grand hôtel, sur leur yacht ou encore directement chez eux. Je noue une relation avec mes clients qui va au-delà de la simple vente. C’est ce qui va rendre la pièce si unique, parce qu’elle est le reflet de l’histoire de son acquéreur. »

Dans un style très intimiste donc, celui que certains n’hésitent pas à appeler le « Nouveau JAR » vend ses pièces minutieusement travaillées 100 % sur mesure, à raison de 30 par an au maximum afin de créer le bijou parfait. Pour des sommes allant de 15 000 à 5 millions d’euros… « Je ne vends pas des bijoux, je vends de l’art, de la passion, estime-t-il. Mes clients viennent me voir avec des rêves plein la tête, et mon rôle, c’est de les rendre réalité. » Avec ses cinq collaborateurs, Guy Baruch entend bien faire prospérer sa maison éponyme, à l’abri des regards.

Source forbes