Nous voici comme au lendemain d’invasions barbares, où l’on casse tout que l’on ne peut piller, en montrant une haine implacable du bien collectif.
Le drame de Nanterre n’est qu’un prétexte.
Oh, il y a bien eu une faute criminelle des policiers.
Devant un gamin provocateur, conduisant une luxueuse voiture sans avoir l’âge de passer le permis, le tir à hauteur d’homme est proprement absurde. Simple question d’échelle des risques : d’un côté un délit impuni, de l’autre une vie humaine. Philosophiquement, le choix ne se discute pas.
Le parquet de Nanterre a donc qualifié d’homicide volontaire les faits dont le policier doit répondre. Il y a une enquête judiciaire et une autre de l’inspection générale des services. Le policier tireur a été placé en détention provisoire. Son coéquipier est mis en examen. Les deux fonctionnaires sont suspendus.
Manifester n’a aucun sens. La justice doit établir la vérité, et en tirer les conséquences en prononçant le cas échéant des condamnations.
Ceux qui justifient les émeutes osent tout. Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée demande d’arrêter l’enquête qui vise la victime. Elle demande donc que le pouvoir politique donne des ordres à la justice. Mathilde Panot ne connaît pas le principe de l’investigation équitable. Or, pour comprendre, le comportement des policiers, il importe tout de même de savoir ce que faisait un gamin de 17 ans au volant d’un véhicule puissant. À qui appartenait-il ? À quoi servait -il ? Rien ne saurait justifier un tir à bout portant, mais il serait absurde et dangereux d’ignorer d’éventuels délits.
Les politiciens qui donnent raison aux jeunes manifestants, même en condamnant, du bout des lèvres, les violences, font peu de cas de la vie des habitants des quartiers populaires, surtout quand ils demandent l’impunité pour les délinquants.
En quoi ces émeutes auraient-elles un rapport avec les combats de la gauche, quand il s’agit de bandes organisées, jouant la révolte pour assouvir leur désir de consommer et de détruire tout ce qui n’est pas consommable. Nous avons des insurgés de 15 ans qui téléguident des pillards de 12 ans.
Ils manifestent leur refus de toute règle de vie collective. Il se saisissent de la mort de Nahel comme d’un prétexte.
Leur mode d’action, l’incendie systématique, devrait choquer les écologistes.
À ma connaissance, c’est la première fois, qu’Airparif émet une alerte aux particules fines, qui n’est pas due aux moteurs diesel mais aux incendies allumés à Paris et dans la périphérie par des « manifestants ».
Or, des écologistes, verts et rouges verts, adressent des messages de sympathie.
Le discours misérabiliste d’une certaine gauche traduit une méconnaissance des quartiers populaires. Non, il n’y a pas en France une jeunesse laissée à l’abandon, acculée au désespoir. Nanterre, n’est pas une ville oubliée, c’est la ville préfecture du département des Hauts-de-Seine, une des communes de La Défense, ce que l’on appelle un bassin d’emploi, dont la croissance n’est pas terminée.
Il y a, sans nul doute, en France, des difficultés sociales, mais pas au point de justifier une révolte armée.
D’ailleurs, ceci n’est pas une révolte. C’est une explosion de violence, libérant les instincts destructeurs et les désirs primaires, ce que l’on nomme l’appât du gain. On détruit le bien d’autrui, quand on ne peut se l’approprier et l’on vole tout ce que l’on peut utiliser ou revendre.
Les émeutiers ne rêvent pas d’une société plus juste, ils veulent prendre où détruire tout ce qu’ils ne sont pas capables d’obtenir par le travail.
Ces émeutes concentrent les jeunes en échec scolaire, les voyous, les parasites qui pourrissent la vie des quartiers populaires.
La démagogie d’une partie de la gauche, prompte à soutenir n’importe quel mouvement, se payera très cher.
Sans rien faire, l’extrême-droite engrange les bénéfices des images terrifiantes qui déferlent sur les écrans.
La violence prépare une autre violence.
Guy Konopnicki