C’est un documentaire que personne ne voulait produire tant le sujet est polémique. Finalement il a été produit par François Margolin et retrace cette histoire incroyablement horrible.
Sarah Halimi, femme juive aimée et respectée dans sa communauté est assassinée dans son appartement parisien en avril 2017 par son voisin, Kobili Traoré 27 ans, d’origine malienne. En passant par le balcon des voisins de Sarah, ce dernier pénètre dans son appartement et commence à la rouer de coups en l’insultant. Entendant la police arriver, l assassin jette le corps inanimé de la femme par le balcon du haut du troisième étage. La police, pourtant sur place au moment des faits, n’interviendra pas. Ce crime et le traitement judiciaire qui en découle créent une polémique qui dure encore.
Le documentaire doit être projeté le 2 juillet su RMC, et François Margoulin s’est exprimé sur I24. « Ça a été très compliqué de réaliser ce documentaire et je remercie vraiment RMC Story de s’être embarqué dans cette affaire, parce que c’est vrai que j’avais essayé de faire les choses avec le service public français et personne ne voulait le faire. Et j’en suis très reconnaissant car il est très important de montrer, de raconter, et de reprendre l’enquête depuis le début sur une chaîne de télévision française », a-t-il déclaré. François Margolin, alerté dès le premier jour, a participé aux pétitions pour que lumière se fasse sur cette affaire qui a bouleversé la communauté juive de France. « Personne ne voulait en parler à l’époque, puisqu’on était en pleine campagne électorale et beaucoup de gens disaient ‘il ne faut pas faire le jeu du RN’. Il ne fallait pas parler de ce crime car sinon, cela allait retourner l’opinion du côté de Marine Le Pen. Je pense que c’est purement un fantasme », a-t-il affirmé en dénonçant « l’omerta » sur le sujet. « Il a fallu attendre plusieurs mois avant que l’affaire ne soit rendue publique et qu’elle soit dans la presse. Et c’est quand des personnes comme Elisabeth Badinter, Pascal Bruckner, et d’autres ont décidé d’écrire dessus que les choses ont commencé à avoir de l’impact « , a-t-il ajouté.
Le documentaire revient sur l’enquête parlementaire effectuée par le député Meyer Habib. « Il a permis que se tienne une vraie enquête car la juge d’instruction a tenté de tout bloquer et M. Habib a permis cette commission qui a obligé un certain nombre de gens (juge, policiers, témoins) à venir témoigner », a affirmé M. Margolin qui a qualifié le travail de M. Habib de « fondamental », tout comme celui de François Pupponi (ex-maire de Sarcelles).
« Cette commission parlementaire a suppléé l’absence de travail de reconstitution d’enquête sérieuse faite par les juges et par la police », a-t-il affirmé. Tout comme Meyer Habib, le réalisateur a pointé du doigt la passivité et le manque d’empathie de la juge Anne Ihuellou lors de l’affaire. « La juge d’instruction a refusé de faire une reconstitution, ce qui est exceptionnel dans le cas d’un meurtre, elle a aussi refusé de recevoir les avocats en arguant qu’elle n’avait pas le temps. C’est une personne qui est persuadée depuis le début que l’assassin n’était pas responsable et je ne sais pas très bien pourquoi. Part d’antisémitisme ou simplement un choix personnel… La justice n’a pas fait ce qu’il se fait dans des affaires beaucoup moins importantes », a souligné le réalisateur.
Avoir sur RMC Le 2 juillet à 22h45
Avec I24