L’Institut du Monde Arabe, répondant à un désir de la Ligue arabe, présente cette semaine une exposition intitulée : « Ce que la Palestine a apporté au monde » … Pourquoi pas ! Une partie de l’exposition est consacrée à de jeunes artistes palestiniens, ce qui me semble parfaitement légitime.
Nous apprenons, dans la présentation du projet, que ces artistes, par la création d’un musée, entendent redonner vie à la communauté de Gaza. Il y aurait donc, enfin, un projet pacifique sur ce territoire, que le Hamas a transformé en un camp militaire, où les enfants de cinq ans défilent avec la panoplie du petit terroriste, où l’on entraîne des commandos, où l’on creuse des tunnels, où l’on entretient un arsenal de roquettes qui bombardent régulièrement les civils d’Israël… Reconstruire une communauté, merveilleux projet, mais encore faudrait-il rappeler, qu’Israël a évacué la totalité du territoire de Gaza, précisément, pour permettre aux Palestiniens de construire leur communauté.
Malheureusement, la corruption des dirigeants de l’OLP a détourné l’aide internationale, qui était assez abondante pour donner une vie décente aux Gazaouis, si bien que le Hamas s’est emparé du pouvoir. La vie communautaire a laissé place à une organisation militaro-religieuse.
L’exposition de l’Institut du Monde Arabe nous présente une vitrine artistique, un beau projet de musée, sous lequel s’avance la reconnaissance du Hamas, qui n’est pourtant pas, que l’on sache, l’Autorité Palestinienne admise dans les instances internationales…
Le deuxième volet de l’exposition, oppose, je cite « la terre promise des pèlerins et des colons », à la « terre habitée », jusqu’à la Nakba, ainsi nommée par une singulière conception de la vérité historique, qui interdit d’évoquer le plan de partage refusé par le Muphti de Jérusalem et par la Ligue arabe.
On comprend que les Ottomans, qui occupèrent cette terre pendant quatre siècles n’étaient pas des colons, le terme ne s’applique qu’aux juifs, auxquels on dénie toute légitimité sur la terre d’Israël.
On pouvait espérer, lors de sa fondation, que l’Institut du Monde Arabe soit un lieu de culture, de paix et de dialogue. Certaines de ses initiatives nous permettaient de le croire, mais l’exposition « Ce que la Palestine a apporté au monde » porte, malheureusement, un autre message.
La troisième partie de cette manifestation est consacrée aux manuscrits posthumes de Jean Genet, aux années passées par le poète auprès des Fedayin, plus particulièrement des Panthères Noires, années qui commencent, alors que la Jordanie occupe la rive occidentale du Jourdain tandis que l’Égypte règne sur Gaza. Car Jean Genet n’a pas attendu 1967 pour prendre fait et cause pour les terroristes, dont il admirait le combat quand ils perpétraient des attentats, contre un État d’Israël qui se tenait à l’intérieur de frontières reconnues.
Jean Genet serait donc le lien poétique, entre les Palestiniens et la France… Quel choix ! L’engagement de Genet n’est que la suite logique de son antisémitisme, qu’il associa, sous l’Occupation à la haine de la France. Il est de ce point de vue un précurseur, lui qui se vanta d’avoir aimé la virilité des SS, qui poussa la provocation jusqu’à saluer l’apport à la poésie de l’officier allemand qui commanda le massacre d’Oradour… Jean Genet, sanctifié par Sartre, grand poète certainement, mais profondément et ouvertement antisémite.
D’autres auteurs, sont aujourd’hui voués aux gémonies, pour leur comportement sexuel réel ou supposé. Jean Genet a chanté le viol, et même le viol collectif, poésie des prisons, et il n’a pas dissimulé son penchant pour les jeunes enfants. Il bénéficiait, dans les camps palestiniens et dans les pays musulmans où il séjournait, d’un statut particulier. A Gaza, les homosexuels sont traqués, martyrisés et froidement assassinés. Les homosexuels des villes et quartiers arabes d’Israël, et quand ils le peuvent, ceux des territoires palestiniens, cherchent refuge à Tel-Aviv. Mais on évoquera, à l’Institut du Monde Arabe, l’homosexualité de Jean Genet… Le vieux poète aimait tant les jeunes gens qu’il rencontrait dans les camps palestiniens, il les aimait armés, comme il avait aimé les Allemands.
Je ne suis, décidément pas, un censeur. Je ne regrette pas d’avoir, au temps de ma jeunesse, défendu le droit de représenter une pièce de Jean Genet à l’Odéon Théâtre de France.
Seulement, le choix de Jean Genet, pour évoquer la Palestine à Paris, n’est pas d’ordre poétique. Il est idéologique. Genet est l’alibi littéraire de l’antisémitisme.
Guy Konopnicki
Si Jean Genet admirait la virilité des SS, Guy Konopnicki aurait dû se montrer moins pressant pour défendre Jean Genet. J’espère que Guy Konopnicki mettra sa notoriété en action pour décrire mon récit historique véridique « Existences bouleversées » (Ed. BoD) et relater l’action héroïque de mon grand-paternel Géza à Budapest en 1945.