A Lille, des pavés de la mémoire ont été scellés, ce vendredi, lors d’une cérémonie en hommage à des juifs lillois déportés en 1942. Un hommage aux victimes de la Shoah porté par l’association Lilles-Fives 1942.
A Lille, pour la première fois, des pavés de la mémoire ont été scellés, ce vendredi, lors d’une cérémonie en hommage à des juifs lillois déportés en 1942. Cinq pavés, des stolpersteine en allemand, ont été déposés devant le dernier domicile de ces victimes du nazisme.
Ces pavés de la mémoire ont été inventés en 1990 par l’artiste allemand Gunter Demnig. On compte aujourd’hui 90.000 pavés un peu partout en Europe, comme l’explique Dominique Leser, président de l’association Lille-Fives 1942 : « L’objectif de cet artiste c’est de créer un mémoriel à ciel ouvert avec des pavés posés devant le dernier lieu de vie des personnes qui ont été persécutées par les nazis. L’idée c’est d’avoir un dernier lieu de vie et symboliquement c’est aussi un dernier lieu de décès. Ces personnes n’ont pas eu de sépultures. » A Lille, ces cinq pavés ont été scellés devant le dernier domicile de cinq juifs lillois.
Des pavés pour honorer la mémoire de cinq juifs lillois déportés et assassinés
Devant le 10 place des Reigneaux à Lille, deux pavés en laiton se distinguent désormais. Sur les deux pavés de la mémoire on peut lire : « Micheline Teichler » et Bernard Teichler », leurs date de naissance, de déportation et d’assassinat sont gravés sur les pavés en laiton. Dominique Leser, le président de l’association Lille-Fives 1942 revient sur leur tragique histoire : « L’histoire est terrible, en juillet 1942, un passeur leur propose de passer en zone libre contre une très grosse somme d’argent. Il transporte Bernard et sa fille Micheline, âgée de 10 ans et demi dans un camion avec d’autres juifs. Ils pensaient partir pour la zone libre, mais en réalité ils sont emprisonnés et emmenés à d’Auschwitz. Ils ne sont jamais revenus. »
Ces pavés permettent de marquer leur dernier lieu de vie, c’est plus qu’un symbole pour Daniel Eilstein, le petit fils de Bernard Teichler : « Ces pavés m’ont fait penser à un nom sur une sonnette, une sonnette qui aurait dû être là. C’est une façon de les faire vivre. Cette cérémonie me permet de devenir vraiment le petit fils et neveu, grâce à vous j’ai rendu réel l’existence de cette famille. Merci! »
La maire de Lille, Martine Aubry espère que ces pavés interpelleront tout un chacun : « Ce qui est important, c’est que d’habitude on parle des milliers de morts de la Shoah, là nous disons Monsieur et Madame habitez là, ils auraient pu être nos voisins et ils ont été conduit dans un camp d’extermination. Je crois que tout élément qui permet de rappeler cette horreur permet de réfléchir et de se dire comment je dois agir dans la vie. » La maire de Lille promet que d’autres pavés de la mémoire pourront être déposés à Lille.
Romane Porcon
C’est une bonne initiative, hélas j’aurais aimé que soit précisé
Assassinés par les nazis parce que juifs