Imaginez pouvoir produire du vrai lait sans vaches et sans fermes. C’est le défi que s’est lancé une startup israélienne. La jeune entreprise Remilk (le lait autrement, en français) entend répondre aux besoins alimentaires du futur, sur fond d’enjeux climatiques et environnementaux.
Remilk fabrique sa protéine de lait en laboratoire, grâce à une technique appelée « la fermentation de précision ». La protéine est développée à partir de micro-organismes (des bactéries), donc ce n’est pas un produit de synthèse, mais un produit 100 % naturel, assure Caroline Dahan, chef de projet lait, au sein de cette start-up fondée en 2019.
Remilk vient d’obtenir l’accord des autorités israéliennes, pour lancer la production. Elle débutera dans six à huit mois. Cette jeune entreprise de la Food Tech, a également reçu le feu vert de la FDA (l’administration américaine chargée des denrées alimentaires et des médicaments), pour lancer également la production aux États-Unis et au Canada. Au niveau européen, Remilk dit espérer une autorisation de mise sur le marché dans un délai de deux ans.
Cette start-up ne compte pas concurrencer les géants du secteur laitier, comme Nestlé ou Danone, mais a pour objectif de leur vendre sa matière première : la protéine de lait, développée en laboratoire. Grâce à cette protéine, on peut fabriquer du lait, mais aussi du yaourt et des fromages à tartiner. Cette protéine de lait est également destinée, plus largement, à toute l’agro-industrie, pour la fabrication de chocolat ou de biscuits par exemple.
Un lait « écoresponsable »
Mais pourquoi renoncer au lait de vache traditionnel, pour opter pour du lait de vache développé en laboratoire ? Car ce nouveau lait de Remilk est écoresponsable. « Il est temps de passer à un système alimentaire soucieux de l’environnement et du bien-être animal », explique la start-up.
Ce nouveau lait ne nécessite qu’une fraction des ressources nécessaires pour la production de lait ordinaire. La start-up a fait le calcul, et avance des chiffres impressionnants : 95 % de gaz à effet de serre en moins.
En comparaison avec une ferme classique, pour une production de lait équivalente : la consommation d’eau pour Remilk ne représente que 10 %, l’alimentation du bétail 4 %, et la surface nécessaire à la production, seulement 1 %.
Sami Boukhelifa