INFO ACTU PARIS – Dans une lettre que nous avons pu consulter, l’humoriste controversé demande à être reçu lors d’une « audience publique » à la Knesset.
Dieudonné a-t-il trouvé son chemin de Damas ? Alors que l’humoriste controversé pourrait monter sur les planches du Zénith de Paris, le 14 septembre 2023, « Dieudo » continue en parallèle son mea culpa rocambolesque. Actu Paris s’est procuré une lettre datée du 28 avril 2023, et adressée à Amir Ohana, président du Parlement israélien, dans laquelle le comédien demande par l’intermédiaire de son avocat à être reçu en « audience publique » devant les élus de la Knesset. But de l’opération : présenter oralement sa « demande de pardon (…) devant le peuple israélien ».
Une démarche « hautement symbolique »
À la plume de ce courrier, Me Emmanuel Ludot, s’exprimant pour le compte de Dieudonné M’Bala M’Bala. En préambule, l’avocat rappelle la précédente « demande de pardon » de son client, parue le 10 janvier 2023 dans les colonnes d’Israël Magazine, journal franco-israélien.
Dans cette lettre ouverte surprenante, Dieudonné s’excusait « pour toutes [s]es fautes et excès ». « Mon ambition était de faire rire tout le monde, et la communauté juive fait partie de mon monde », expliquait-il. Le jour même, son avocat évoquait alors, dans les colonnes du Parisien, une « étape » parmi d’autres à venir, « dont le but recherché est un pardon sans concession ».
Dans cette lignée, le courrier rappelle cette démarche « hautement symbolique » que l’ancien partenaire de jeu d’Élie Semoun souhaite « parfaire » en la réitérant « publiquement et oralement » devant « la représentation du peuple israélien ».
Déplacement à Auschwitz en juin ?
Dieudonné pourrait ne pas s’arrêter là. « Il est prévu un déplacement à Auschwitz, accompagné d’une association destinée à la protection de la mémoire de la Shoah, le 29 juin prochain », indique sobrement ce document. Contacté par actu Paris, Me Emmanuel Ludot précise cependant que « les discussions sont encore en cours avec cette association », sans pouvoir en citer le nom.
Interrogé sur le passif du comédien, qui prête légitimement à douter de sa bonne foi, l’avocat répond : « Tout le monde se pose cette question. Je me la suis posée aussi. Mais est-ce qu’on peut laisser passer cette occasion ? C’est lui qui n’a pas le droit à l’erreur. Cela fait longtemps qu’il a cette idée dans la tête. Cela n’a rien à voir avec le timing du Zénith de Paris. Il y a une demande de pardon qui s’inscrit dans une démarche à caractère quasi religieux. Et il y a un aspect plus politique, une volonté d’apaisement. »
Et pourquoi ne pas simplement s’adresser aux représentants de la communauté juive en France ? « Dieudonné est un fonds de commerce pour certaines associations de lutte contre l’antisémitisme. Le dialogue est impossible, fustige le conseil. Certains responsables d’associations nous ont dit que le pardon, c’est les yeux dans les yeux avec le peuple juif. C’est pour cela que nous souhaitons nous rendre devant la représentation du peuple israélien. »
La Knesset acceptera-t-elle cette demande sujette à caution ? « C’est possible, ils peuvent prendre de la hauteur, veut croire l’avocat de Dieudonné. Lutter contre l’antisémitisme, c’est aussi aller à la rencontre d’un antisémite présumé – ce que je ne pense pas que soit Dieudonné – et montrer qu’il n’y a pas que la répression. Il y a le dialogue et la pédagogie. »
Dieudonné est un antisémite patenté, et ce n’est pas la première connerie qu’il sort concernant la communauté juive, où qu’elle soit. Si la Knesset accepte le dialogue avec cette raclure, c’est la fin des haricots…..
Par Samuel Vivant