May Golan, nouvellement promue ministre sans portefeuille, devait être nommée consule générale à New York, une fonction qui sert généralement de pont entre l’État hébreu et le judaïsme américain. Sa nomination a été mal accueillie aux États-Unis, ce qui semble contraindre Israël à faire machine arrière.
En début de semaine, la députée avait indiqué en anglais sur son compte Twitter : « Je suis très flattée d’être considérée pour le poste de consul général d’Israël à New York. Je tiens à assurer tout le monde que, si je suis nommé, je représenterai à 100 % les politiques générales du Premier ministre Netanyahou et du parti Likoud auquel j’appartiens ». Et certaines des réponses reçues à ce tweet donnaient déjà une idée de l’accueil auquel elle pouvait s’attendre.
We always knew that you are a racist, a bigot, and not a very impressive individual overall. Now, we also know that your English communication skills are slim and hardly evoke respect. A « classic » Netanyahu appointee (especially for a position that requires exquisite English).
— וינסטון סמית (@Winstonsmol) April 20, 2023
Une candidature finalement rejetée. Selon une source politique au sein du Likoud, le parti du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, la nomination de la ministre May Golan au poste de consule générale d’Israël à New York devenait trop embarrassante pour la diplomatie du pays, selon notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. Partisane de l’annexion des territoires palestiniens occupés, elle a fait ses premières armes à Pouvoir juif, le parti du ministre Itamar Ben Gvir, avant d’intégrer le Likoud dont elle incarne l’aile dure.
Fière d’être raciste
Dans le passé, elle avait milité contre les demandeurs d’asile dans le sud de Tel Aviv en sa qualité de conseillère municipale de la ville. Et elle avait avoué se sentir fière d’être raciste. En 2014, elle avait aussi confié éviter les restaurants avec des employés africains, par peur des maladies.
Sa nomination avait provoqué des haussements de sourcils de la part de la communauté juive américaine et avait été ouvertement condamnée par la Ligue Anti Diffamation, l’une des principales organisations juives aux États-Unis. « Nous condamnons ce type de rhétorique », a notamment affirmé pour sa part une porte-parole du département d’État américain. Critiques aussi en Israël de plusieurs anciens ambassadeurs israéliens qui ont estimé que la nomination à un poste diplomatique sensible d’une politicienne qui parle beaucoup et fort était tout simplement le comble de la stupidité.
Le poste de consul général d’Israël à New York est devenu vacant après la démission d’Asaf Zamir pour protester contre le licenciement du ministre de la Défense Yoav Gallant, qui n’a finalement pas été entériné.