Le Tribunal de commerce de Grenoble prend acte de la décision de l’homme d’affaire bordelais de renoncer à redresser Go Sport via son groupe financier HPB (Hermione People and Brand).
Les salariés voulaient sortir du giron de l’homme d’affaire bordelais, déjà dans la tourmente après la liquidation de l’enseigne Camaïeu, le redressement de Gap et la procédure de sauvegarde pour les Galeries Lafayette. Une gestion très contestée par les employés.
Selon Laurence Laborie, déléguée CGT-FO: « Ce monsieur a repris notre société pour 1 euro avec des belles paroles avec des belles promesses. Avec soi-disant un projet et deux mois après nous avoir repris, il a commencé des transferts de fonds qui ont conduit à vider nos caisses et à nous mettre dans cette situation que vous connaissez aujourd’hui. »
Plus de plan de redressement
Le tribunal de commerce de Grenoble prend acte du renoncement de Michel Ohayon et du fait qu’ »aucun recours ne serait exercé contre le plan de cession« . Une décision annoncée dès hier soir par voie de communiqué et reprise aujourd’hui, par un responsable de la FIB (Financière immobilière bordelaise) au tribunal, la holding de tête de l’Empire de l’homme d’affaires bordelais. Michel Ohayon étant comme à son habitude le grand absent.
De ce fait, ce sont ses avocats de la compagnie HPB qui se sont exprimé sur ce qu’ils considèrent comme un dénigrement de leur offre de reprise. « Nous regrettons que nos clients aient été empêchés de présenter un plan de redressement en violation de leurs droits les plus élémentaires« , exprime Lionel Spizzichino, avocat d’HPB avant de reprendre, « Nos clients se réjouissent cependant que des solutions existent pour assurer la pérennité de Go sport et évidemment l’avenir de ses salariés. »
Des propositions de reprises
Parmi les offres de rachat, deux apparaissent comme plus sérieuses : celles du britannique Frasers et d’Intersport, dont le PDG Jacky Rihouet était présent en ce jour.
Dans son offre finale, la filiale de Frasers, Sports Direct, s’engage à reprendre 75 magasins, au lieu de 74 initialement annoncés, et 136 des 227 salariés du siège, au lieu de 117 initialement repris. Dans les magasins, Sports Direct s’engage à reprendre 1.477 salariés, sur les 1.574 recensés. Dans son offre, Sports Direct indique vouloir, « de manière raisonnée et progressive au cours des trois ou quatre prochaines années », faire passer les magasins Go Sport sous enseigne Sports Direct. Ombre au tableau, sa réputation a souvent été assombrie par ses pratiques sociales, qui ont fait l’objet de vives critiques par le passé, notamment sur les conditions de travail de ses salariés.
De son côté, Intersport France propose de reprendre 72 magasins, 1.446 salariés sur les 1.574 des magasins, et 185 salariés du siège (Groupe Go Sport). En termes de ventes, le Groupe Go Sport pèse un peu plus de 7 millions de chiffre d’affaires sur l’année 2021, et Go Sport France un peu plus de 350 millions d’euros, selon les chiffres des administrateurs judiciaires.
Des offres qui laissent aux 2200 salariés du groupe l’espoir de voir leur entreprise préservée, « on aura forcément un choix avec un repreneur. Donc ça, c’est un gros soulagement par rapport à nos collègues de Camaïeux qui n’ont pas eu cette chance ». commente Laurence Laborie. Avant de tempérer « C’est un bonheur qui reste quand même mesuré parce que dans les deux offres qui vont se proposer à nous, certains postes qui ne seront pas repris. Il y aura toujours un goût amer ».
Avec europe1 et francetvinfo