Le chanteur devait se produire en concert ce mercredi dans l’église Saint-Pierre-aux-Nonnains de Metz. Mais après les menaces d’un collectif religieux, le producteur de l’artiste, Live Nation, a préféré annuler le concert.
«Nous ne pouvons laisser un rendez-vous qui devait être un moment de joie, de partage et de fête, devenir un lieu de tension et de malveillance accrues». C’est ainsi que Live Nation, producteur de la tournée de Bilal Hassani, a pris la décision «avec regret, tristesse et dépit», d’annuler le concert prévu ce mercredi à Metz, dans l’église désacralisée de Saint-Pierre-aux-Nonnains. «Il est impensable de laisser courir un risque, même infime, au public», étaye-t-il dans un long communiqué.
Le premier rendez-vous du Théorème Tour – tournée du chanteur à l’occasion de la sortie de son troisième album intitulé Théorème – n’aura donc pas lieu. «À la vue des menaces formulées à l’encontre de Bilal Hassani et de son public dans le cadre de son concert à Metz aujourd’hui», Live Nation a préféré annuler purement et simplement la date.
«Notre devoir de producteur de spectacles est également celui de protéger notre public et de les préserver de toute éventuelle agression, dans un environnement qui risque d’être hostile et d’échapper à un cadre sécuritaire», se justifie la production. «Nous ne pouvons laisser un rendez-vous qui devait être un moment de joie, de partage et de fête, devenir un lieu de tension et de malveillance accrues», appuie encore le document.
Les menaces d’«Aurora Lorraine»
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Une annulation qui répond aux menaces d’un collectif catholique du nom de Aurora Lorraine, qui se décrit comme étant «au cœur d’un combat civilisationnel, culturel et social». Dans une vidéo publiée sur Instagram, le collectif affirme que l’ancienne église aurait été «hideusement profanée sera hideusement profanée par un “spectacle” du chanteur transsexuel Bilal Hassani». «Bilal Hassani n’a pas sa place en ce lieu», lui qui «s’est pris pour Dieu plusieurs fois comme sur la couverture du magazine Têtu en 2021», assénait encore le collectif auprès du média Lorraine Actu. Le collectif estime encore que l’église désacralisée mais reconvertie en salle de concerts se doit de proposer «des représentations musicales dignes».
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La polémique relayée sur les réseaux sociaux par Françoise Grolet, conseillère régionale de la région Grand-Est et élue du Rassemblement national, qui appelait à revenir «au bon sens». Une crispation identitaire, plutôt, à l’homophobie et la transphobie à peine voilées.
Dans un communiqué, François Grosdidier le maire de Metz précise : « Cette ancienne basilique au sens romain et civil du terme et non chrétien, liée à des édifices d’eau et qui a vu se baigner nus les habitants de l’époque ne fut église que pour un court temps. Elle est désacralisée depuis plus de 500 ans et est devenue aujourd’hui une salle de spectacles fort appréciée des messins et des artistes en tous genres ».
par Eloïse Duval