En Israël, des bijoux en or vieux de 1 800 ans étaient portés par des jeunes filles qui se prémunissaient contre la malédiction, selon des chercheurs. Ils sont exposés dans la capitale de l’État hébreu à partir du lundi 3 avril 2023.
Plus d’un demi-siècle après la découverte de splendides bijoux en or dans une grotte de Jérusalem, le voile s’est enfin levé. L’Israel Antiquities Authority (l’Autorité des antiquités d’Israel) a annoncé lundi 3 avril que ces objets de haute valeur étaient portés par des jeunes filles ayant vécu il y a 1 800 ans en Israël pour se protéger des malédictions subséquentes à la mort. Ces trésors archéologiques avaient été découverts dans la capitale de l’État hébreu en 1971 par des scientifiques.
Mais jusqu’à présent aucun fait n’avait permis de percer le mystère de ces amulettes. L’Autorité des Antiquités d’Israël a finalement décidé de mener un projet de recherche sur les fouilles antérieures, dont les résultats viennent d’être communiqués. Pour la première fois, les bijoux sont présentés au public dans le cadre du 48e Congrès archéologique, qui commence lundi.
Influence romaine
Selon les scientifiques, ces bijoux représentent Luna, la déesse de la Lune chez les Romains. Ce qui atteste de leur influence culturelle au début du premier millénaire dans cette région, après le siège de Jérusalem (70). Après l’évacuation de la population juive, différentes catégories de l’Empire romain se sont installées dans la capitale hébraïque, charriant leurs valeurs, leurs rituels et leurs pratiques. « Le culte païen de la nouvelle population de la ville était riche et varié, y compris des dieux et des déesses, parmi lesquels le culte de la déesse lunaire Luna« , ont souligné les chercheurs.
Un geste « émouvant »
La présence mythologique devait conférer aux jeunes filles une protection contre les malédictions. Elles auraient été enterrées ornées de ces bijoux. Un geste « émouvant » selon Eli Escuido, directeur de l’Autorité israélienne des antiquités. « L’enterrement des bijoux avec les jeunes filles est émouvant. On peut imaginer que leurs parents ou leurs proches se séparent des jeunes filles, soit ornés du bijou, soit allongés à côté d’elle, pensant à la protection que le bijou offrirait dans le monde à venir. »
Antoine Grotteria