Arte propose un voyage à la découverte des synagogues, témoins de l’histoire du peuple juif : sept lieux et huit synagogues qui racontent la vie et les exodes des juifs.
Quels sont donc ces lieux qu’Arte nous propose de (re)voir : le Kotel, le « mur » en hébreu, à Jérusalem ; la Ghriba à Djerba, en Tunisie ; les synagogues de Cordoue et Tolède, en Andalousie ; le ghetto de Venise ; la somptueuse synagogue portugaise à Amsterdam ; la Dohany à Budapest ; et la synagogue Beth Sholom conçue par Frank Lloyd Wright à Philadelphie.
Voyages
De la Terre sainte aux quatre coins du monde, les synagogues, dont quelques-unes seulement ont traversé les siècles, reflètent l’histoire tragique du peuple juif, tenu à la discrétion, voire à l’invisibilité, pour survivre. À Jérusalem, berceau de la première religion monothéiste, sur le mont Moriah, le Premier Temple, érigé par le roi Salomon, fut détruit par les Babyloniens au VIe siècle avant J.-C., et seul le Kotel, le « mur » en hébreu, lieu sacré entre tous, témoigne encore du Second Temple, anéanti par les Romains. Contraints à l’exode, certains juifs fuient à Djerba, en Tunisie, où les plans des synagogues se calquent alors sur ceux des mosquées. La plus ancienne, la Ghriba abrite encore des reliques de Jérusalem. En Andalousie, lors de la florissante époque arabe, les Séfarades (« Espagnols » en hébreu) érigent à Cordoue et Tolède de somptueux édifices, témoins de leur prospérité. Mais la Reconquista entraîne le déclin de leur communauté, quand l’Inquisition les pousse à un nouvel exil. Dans le ghetto de Venise, la diaspora cache les fastes de ses lieux de culte derrière d’humbles façades. À Amsterdam, à l’inverse, la somptueuse synagogue portugaise traduit la sérénité des juifs au cours de l’âge d’or hollandais. Deux siècles plus tard, à Budapest, la communauté, qui s’impose dans la finance, la politique et la culture, proclame sa volonté d’intégration et son optimisme avec la Dohany, impressionnante synagogue au style hybride, l’une des rares à échapper à la destruction nazie. Alors que les Juifs trouvent refuge au Nouveau Monde, Frank Lloyd Wright conçoit à Philadelphie la synagogue Beth Sholom, vaisseau moderniste de lumière qui révolutionne l’art de ces bâtiments sacrés et affirme la visibilité de la communauté.
L’importance de la mémoire
Croisant l’histoire et l’architecture des lieux de culte du peuple juif, cet épisode de la collection « Monuments sacrés » propose une visite, savamment guidée, des synagogues à travers le monde, et s’attache à décrypter les relations complexes entre la diaspora et ses pays d’accueil. Le film montre aussi combien le judaïsme s’appuie d’abord sur la mémoire, le sacré s’incarnant également dans la communauté au travers de l’engagement, la créativité et la transmission.
Réalisation : Celia Lowenstein – Disponible jusqu’au 22/04/2023