À compter du vendredi 10 mars, deux musées présentent l’exposition « La Lumière de l’ombre, photographies des camps nazis », du photographe Michael Kenna.
C’est un projet mémoriel d’envergure. Depuis plus de dix ans, le photographe britannique Michael Kenna a consisté un travail de mémoire sur la thématique de la Shoah. En ce sens, l’artiste a photographié plusieurs lieux de déportation et les camps de concentration nazi. Une exposition a contemplé dès ce vendredi 10 mars au musée départemental de la Résistance et de la Déportation.
Près de 7.000 photographies
Le projet est à la fois sobre et puissant. Avec près de 7.000 photographies de plus de 20 camps et centres de mise à mort, Michael Kenna plonge les visiteurs dans l’horreur de la Shoah, tout en réalisant un travail de mémoire, véritable leitmotiv de sa carrière. « Entre 2011 et 2021, il effectue une donation au Musée de la Résistance nationale de Champigny-sur-Marne (MRN) », détaille le Conseil départemental. À noter que pas moins de 6.385 négatifs, 1.644 tirages de travail ainsi que 261 épreuves de l’artiste ont rejoint les collections françaises. En 2022, le photographe est distingué en recevant les insignes d’Officier des Arts et des Lettres pour la donation de son œuvre à l’État français.
En 2023, le riche travail de l’artiste britannique fait ainsi l’objet d’une exposition dans deux lieux de référence en matière de Mémoire en Occitanie. Il s’agit du musée départemental de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne et le Mémorial du Camp de Rivesaltes. « Ce partenariat prend la forme de deux expositions complémentaires qui abordent chacune un aspect de ce travail colossal », souligne le Conseil départemental dans un communiqué.
Jusqu’au 27 mai
L’exposition au sein du musée toulousain sera présentée jusqu’au 27 mai 2023 et jusqu’au 1er octobre 2023 au mémorial du camp de Rivesaltes. Les visiteurs pourront ainsi admirer 66 tirages issus du travail de Michael Kenna. Ces clichés seront mis en résonnance avec des objets de la collection du musée en lien avec la thématique, ainsi que quatre œuvres majeures prêtées par le Musée de la Résistance nationale.
« L’exposition proposée par le talentueux photographe Michael Kenna nous immerge au cœur du système concentrationnaire nazi. Il fige en noir et blanc les espaces d’ombre et de lumière des camps d’extermination qui sont autant de vestiges de la solution finale, un génocide qui apparaît comme la quintessence de l’inhumanité », évoque Sébastien Vinci, président du Conseil départemental. »
Cette œuvre de mémoire, à mi-chemin entre le témoignage et l’expression artistique, est pour le musée un nouveau temps de travail autour de l’histoire des déportations. Un rendez-vous à ne pas rater.
Par Camélia Balistrou