L’artiste a saisi le tribunal administratif de Rennes pour contester l’arrêté d’interdiction pris le 28 février par la Ville, qui fait état de «risque avéré de trouble à l’ordre public» en raison notamment de paroles «jugées antisémites». «Le rendu du tribunal est celui-ci, que l’arrêté du 28 février est suspendu», a indiqué samedi la Ville de Rennes à l’AFP, confirmant une information de Ouest France. Le tribunal a rendu sa décision après une audience qui s’est tenue vendredi, selon le journal. «La Ville va faire un recours auprès du Conseil d’État», a annoncé la municipalité. Le rappeur est programmé le 18 mars pour le festival de rap «Booming fest Rennes».
Dans son arrêté du 28 février, la maire PS de Rennes Nathalie Appéré avait rappelé que le rappeur «a fait l’objet à la demande de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), d’une enquête de la part du Ministère de l’intérieur, pour des paroles jugées antisémites, faisant l’apologie du nazisme et du terrorisme».
«De tels propos sont de nature à très fortement exacerber les tensions déjà vives entre différents groupuscules politiques extrêmes présents à Rennes», avait souligné l’élue. Notant que «la programmation de ce concert suscite déjà de nombreux débats et réactions au sein de la population locale», la maire de Rennes considère «qu’un risque avéré de trouble à l’ordre public est dans cette période à craindre».
Figure montante du rap français, Freeze Corleone avait été lâché par son label après des clips antisémites, en septembre 2020. Sur Youtube, ses clips totalisent plusieurs millions de vues.