Dans un discours à la nation, le président Herzog a qualifié le plan actuel de « destructeur et antidémocratique » et a appelé toutes les parties à faire passer le pays avant des intérêts politiques limités.
Le président de l’État Isaac Herzog a prononcé un discours à la nation jeudi soir après une « Journée de résistance » à la refonte du système judiciaire israélien, au cours de laquelle des routes ont été bloquées à divers endroits du pays.
« Je ne peux plus voir notre peuple se déchirer sous nos yeux. Ce qui se passe ici est un désastre », a commencé Herzog. « Citoyens d’Israël, je travaille pour vous, et uniquement pour vous. Je vois les manifestations et j’entends les cris qui me sont adressés avec un seul message – faites tout pour que cela cesse. Faites tout pour trouver une solution. »
« Soyons clairs », a poursuivi le président, « je n’abandonnerai pas. Je paierai n’importe quel prix pour trouver une solution, à condition qu’elle arrive rapidement. Car nous n’avons pas le temps. Depuis dix semaines, je travaille 24 heures sur 24. J’ai rencontré tout le monde, même ceux qui ne sont pas d’accord avec moi. J’ai recruté tout le monde, même ceux qui ont peur de prendre leurs responsabilités. Tout pour préserver la société israélienne, tout pour préserver la démocratie israélienne. » »
« Ne croyez personne qui parle en mon nom », a déclaré Herzog. « Quand il y aura un plan présidentiel, vous l’entendrez de ma voix, et de ma voix seulement. Voici ce que je veux vous dire : j’ai réussi à créer une situation dans laquelle les écarts se sont beaucoup réduits. Il y a des ententes sur la plupart des questions. C’est vrai, pas sur tout, mais sur la grande majorité. Certainement assez pour abandonner la législation actuellement proposée et présenter à la place un plan différent et débattu devant la commission de la Constitution, des lois et de la justice de la Knesset. »
« Nous avons une base pour un accord rapide dans lequel les seuls gagnants seront l’État d’Israël et ses citoyens. Toute la législation actuellement en discussion au sein de la commission doit continuer, et vite. C’est faux d’affirmer cela, c’est destructeur, cela sape notre fondements démocratiques. Il faut donc lui substituer un plan différent, débattu, et tout de suite. »
» Notre démocratie est une valeur suprême. La sauvegarde des droits de l’homme, des hommes comme des femmes, en particulier des minorités, de l’unique et riche mosaïque israélienne, est une valeur suprême. Et oui, la diversité du système judiciaire pour qu’il soit le foyer de tous les citoyens est une valeur suprême. Et des relations saines, stables et claires entre les branches du gouvernement sont aussi une valeur suprême. C’est possible, c’est à notre portée. Sur un petit écart, même s’il est matériel, vous préserverez notre état. Pour cela, il faut une politique qui place les citoyens au-dessus de tout, qui les écoute et les respecte. Une politique qui se souvienne que ceux qui sont élus par le peuple sont des représentants, des serviteurs du public, et non leurs propres maîtres. »
« Aux dirigeants du pays, à la coalition et au gouvernement qui la dirige, je dis : nous sommes à un point de non-retour. C’est le moment d’être ou de ne pas être, de choisir l’accord et de saisir un moment constitutionnel formateur, afin qu’il nous fasse grandir et nous fortifie pour les années et les générations à venir, ou de glisser dans un gouffre constitutionnel, sécuritaire, social et économique. Vous devez décider, la coalition comme l’opposition, si l’État d’Israël et ses citoyens sont au-dessus de tout, ou si l’ego et les intérêts politiques étroits nous feront basculer au bord du précipice. Si vous voulez que je vous aide, je suis prêt à vous aider, mais la responsabilité est sur vous, sur toutes les parties du pays. »
« Il n’y a qu’un seul choix : soit une solution, soit une catastrophe. Si vous choisissez de continuer comme vous l’avez fait jusqu’ici, le chaos est entre vos mains. L’histoire vous jugera. Prenez vos responsabilités, et immédiatement », a plaidé Herzog.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui est en visite officielle à Rome, a déclaré : « Je salue l’initiative du président de l’Etat de parvenir à l’accord le plus large possible ». Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a quant à lui déclaré : « Le discours du président a dit clairement ce que tout un pays sait : le plan destructeur et antidémocratique du gouvernement doit disparaître. La législation doit être arrêtée immédiatement et nous devons nous rendre à la résidence du président pour un dialogue approfondi et sérieux, qui conduira à la réparation et à l’amélioration du système juridique et à la séparation des pouvoirs. »
Line Tubiana avec globes