La maire de la ville Nathalie Appéré (PS ) évoque « un risque avéré de trouble à l’ordre public » en raison notamment de paroles « jugées antisémites » du rappeur.
Le rappeur Freeze Corleone qui devait se produire en mars à Rennes a été interdit de spectacle ce mardi 28 février par la Ville qui craint « un risque avéré de trouble à l’ordre public » en raison notamment de paroles « jugées antisémites ».
Le rappeur devait se produire le 18 mars lors du festival Booming fest au Liberté à Rennes. « La représentation du spectacle donnée par le rappeur Freeze Corleone prévue le 18 mars 2023, est interdite sur le territoire de la Ville de Rennes », indique l’arrêté pris par la maire PS Nathalie Appéré.
L’élue rappelle notamment que le rappeur « a fait l’objet à la demande de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), d’une enquête de la part du Ministère de l’intérieur, pour des paroles jugées antisémites, faisant l’apologie du nazisme et du terrorisme ».
Un concert qui « faisait débat »
« De tels propos sont de nature à très fortement exacerber les tensions déjà vives entre différents groupuscules politiques extrêmes présents à Rennes », ajoute l’élue. Soulignant que « la programmation de ce concert suscite déjà de nombreux débats et réactions au sein de la population locale », la maire de Rennes considère « qu’un risque avéré de trouble à l’ordre public est dans cette période à craindre ».
Contactée par l’AFP, la municipalité indique que la salle avait été réservée il y a plusieurs mois par l’organisateur, mais que la programmation de la soirée du 18 mars n’était alors pas connue.
Une fois la programmation révélée, la Ville indique avoir chargé le gestionnaire de la salle de demander à l’organisateur de déprogrammer Freeze Corleone. « Comme l’organisateur n’a pas modifié sa programmation, après échange avec l’autorité préfectorale, la Ville a pris un arrêté d’interdiction », précise-t-elle.
Figure montante du rap français, Freeze Corleone avait été lâché par son label après des clips antisémites, en septembre 2020. Universal Music France avait annoncé cesser « toute collaboration » avec Freeze Corleone, après l’ouverture d’une enquête pour « provocation à la haine raciale » visant plusieurs de ses clips et chansons.