Des civils de tous bords, âges, milieux sociaux et continents racontent l’année 1942, moment charnière où la guerre devient mondiale. Cette bouleversante polyphonie documentaire offre une vision inédite du conflit.
1er janvier 1942. La guerre est désormais mondiale. Personne n’est épargné. À Berlin, toutefois, les habitants du IIIe Reich continuent de jouir de conditions de vie bien meilleures qu’ailleurs en Europe. Soucieuse de se conformer au modèle imposé par le régime, Lilly, épouse d’un soldat, confie sa mélancolie à son journal et décide de pimenter son quotidien de femme esseulée… Les États-Unis viennent d’entrer dans le conflit. Alleta Sullivan laisse ses cinq garçons partir combattre les Japonais. Que deviendront-ils ? Loin de ces angoisses, Peggy, elle, voit d’abord la guerre comme la promesse d’un travail stable. En Pologne, Mordechai découvre la réalité cachée du programme nazi : il est désigné pour enterrer les corps dans un camp d’extermination. À Prague, également occupée, Antonin repère des parachutes dans la nuit et s’interroge sur son désir d’aider Jan et Jozef, deux résistants tchèques envoyés de Londres. Lydia, affamée comme la plupart des habitants de Leningrad, raconte la réalité du siège, tandis que le jeune soldat allemand Willy-Peter, qui maudit la guerre, est envoyé sur le front de l’Est.
Chair et sentiments
Toutes reliées par la même tragédie, qu’elles soient françaises ou brésiliennes, kényanes ou tchèques, mélanésiennes ou allemandes, favorables à l’Axe ou aux Alliés, engagées ou attentistes, les voix des femmes, hommes et enfants rassemblées au fil de ces six épisodes donnent une vision inédite de 1942, cette année charnière où la guerre, désormais mondiale, broie des existences toujours plus nombreuses. À rebours d’une narration centrée sur les combats, 1942 esquisse une autre histoire du conflit, un récit sensible, fait de chair et de sentiments. Afin d’illustrer près de cinq heures de témoignages fiévreux, fruits d’un considérable travail de recherche, Véronique Lagoarde-Ségot et Marc Ball se sont appuyés sur un montage remarquablement inventif, volontiers poétique, qui mêle images d’archives, dessin et animation. Passionnant, émouvant, ce récit-fleuve construit à la manière d’une série de fiction parvient à faire revivre intensément chacun des personnages, donnant au spectateur l’illusion de partager brièvement ces dizaines de destins.
Réalisation Véronique Lagoarde-Ségot et Marc Ball – A partir du 28 Février, documentaire en 6 parties – Sur Arte et Arte replay