Sylvan Adams se fait réclamer près de deux millions de dollars par le fisc pour avoir déduit de ses impôts l’utilisation d’un jet privé et une somptueuse fête organisée à sa résidence de Westmount.
Peu connu du grand public non israélien et non intéressé par le cyclisme, Sylvan Adams a fait parler de lui l’an dernier, alors qu’il est copropriétaire de l’équipe qui a permis à Hugo Houle de remporter une étape du Tour de France. Un jet financé grâce à un prêt sans intérêt de 40 millions $ de l’homme d’affaires à une compagnie
Le fisc souligne qu’il ne peut déduire certains déplacements en les faisant passer pour des dépenses d’entreprise, puisqu’il s’en servait plutôt pour des raisons personnelles, pour des voyages ou encore pour ses activités de cyclisme.
Grande fête
Ce dernier conteste les avis de cotisation du fisc. Le dossier s’est retrouvé en cour récemment. Selon la procédure, le fisc parle de dépenses pour une grande fête organisée à la résidence d’Adams en 2013, lesquelles ont été déduites à tort.
On y trouve entre autres une facture de 43 916$ en frais de traiteur pour un événement de 200personnes qui a eu lieu le 25mai 2013. Lors de cet événement, des tentes ont été installées dans la cour de sa résidence de Summit Circle, à Westmount. Certaines de ces tentes étaient même installées sur la piscine. Selon la description, les tentes blanches étaient montées sur un plancher brun antique au-dessus de la piscine avec des poutres et des échafauds. La facture a atteint 6000$ pour trois jours.
Ce n’est pas la première fois que Sylvan Adams a des démêlés avec le fisc. Au terme d’une bataille judiciaire qui s’est prolongée jusqu’en 2019, ses entreprises ont dû payer plus de 100millions$. De plus, Sylvan Adams n’aurait pas déclaré d’importants avantages reçus de ses entreprises en 2012 et 2013, pour un total de 743 000$.
Fausse représentation
Le demandeur «a fait une fausse représentation des faits par incurie ou par omission volontaire», estime le fisc. Dans sa demande, l’homme d’affaires soutient qu’il a pris part à des vols identifiés par le fisc comme étant effectués à des fins personnelles «dans le cadre d’activités commerciales». Il estime aussi que des cotisations ont été émises hors délai.
Les avocats de M.Adams ont demandé la suspension de deux instances, au motif que des cotisations «miroir» de Revenu Canada font aussi l’objet de contestations. À la fin 2022, le juge Stéphane Davignon, de la Cour du Québec, a accédé à cette demande jusqu’en novembre 2023.