Bruno Fiszon, grand rabbin de Metz et de la Moselle, a dirigé ce lundi la cérémonie de désacralisation de la synagogue de Boulay-Moselle. Construit en 1952 et situé rue du Pressoir, le bâtiment vient d’être racheté par un particulier boulageois.
« Cela fait plus de 15 ans qu’aucun office n’avait été célébré dans cette synagogue. Il fallait se résoudre à la céder. Le bâtiment devenait une charge pour le consistoire. » Jacques Alexandre , gérant des Macarons de Boulay , assistait lundi soir en tant que président de la communauté israélite de Boulay, à la cérémonie de désacralisation de la synagogue de la ville. Un événement poignant à laquelle une quarantaine de personnes ont pris part, dont le maire de Boulay Philippe Schutz et le président de l’intercommunalité, Jean-Michel Brun.
Le grand rabbin de Metz et de la Moselle, Bruno Fiszon, a lui même caractérisé cette journée comme « triste et historique ». « Triste » parce qu’elle reflète la disparition progressive d’une communauté juive présente à Boulay depuis le XVIIe siècle , et « historique » car ce type de cérémonie est très rare. « Personnellement, c’est même la première fois que je préside une telle cérémonie », se désole le grand rabbin.
Un déclin amorcé dans les années 1960
Comment se déroule une « désacralisation » de synagogue ? Tout est dans la symbolique. En l’occurrence, ce lundi soir, les trois rouleaux de la Torah qui se trouvaient dans l’armoire sacrée de la synagogue ont été retirés et transférés vers une autre synagogue, privant ainsi le bâtiment de son caractère « sacré ». « Il aurait été plus simple de juste fermer la synagogue et de tout débarrasser, mais cela aurait été dommage de ne pas voir une dernière fois cette synagogue bien remplie », a commenté, ému, Marc Cerf, président du consistoire israélite de la Moselle, ancien habitant de Boulay durant 43 ans. Et de rappeler qu’avant-guerre vivaient dans la commune plus de 200 juifs, avec une école juive et deux boucheries kasher. Une autre époque…