Elle est rabbin, et pas seulement. Livre après livre, Delphine Horvilleur sonde l’époque. De biais, toujours. En assurant, par exemple, que la parole religieuse y a encore sa place, en alertant contre la surenchère identitaire ou encore en faisant « le choix de la vie » malgré un horizon plombé. Rencontre avec une femme aimant bousculer l’évidence.
La Croix L’Hebdo : À l’heure de tirer les bilans de 2022 mais, aussi, de se projeter dans l’année qui vient, que nous souhaitez-vous, collectivement, pour 2023 ?
Delphine Horvilleur : Je nous souhaite d’être capables de nous reparler. Je suis frappée par les tensions intergénérationnelles actuelles. L’opposition entre les « boomers » et la « génération Z » sur les questions de laïcité, d’environnement, de féminisme devient mortifère. On a besoin de refaire pont entre générations. Il faudrait organiser des dîners de pont ! (Rires.) C’est peut-être d’ailleurs à ma génération, celle née dans les années 1970, de jouer ce rôle de jonction.
Critiquer la jeune génération, ou railler les anciens, n’est pas propre à l’époque…
D. H. : Certes, mais cela va au-delà. Je me sens de plus en plus souvent prise en étau entre deux illusions mortifères avec, d’un côté, des ultra-conservateurs considérant que nous ne sommes que notre naissance et, de l’autre, ceux qui pensent que l’on est que ce que l’on décide d’être. Je ne me reconnais dans aucune. Pour moi, nous ne sommes pas condamnés à n’être que notre naissance mais on ne peut pas, non plus, s’auto-engendrer. Nous devons « faire avec » ce qui nous est donné… tout en trouvant un chemin d’émancipation.
Assumer un héritage n’empêche pas de le questionner. Quand, comme moi, on est parent, enseignant et leader religieux, on sait que la transmission ne fonctionne que lorsqu’elle est à la fois continuité et rupture. C’est comme la soupe de nos grands-mères : le secret, c’est de ne jamais la reproduire à l’identique, d’y introduire un petit twist, une nouvelle épice. La transmission est toujours un subtil équilibre entre fidélité et infidélité.
Vous insistez beaucoup, dans vos écrits, sur la nécessité de « faire avec », de « vivre avec », ce qui est à rebours, a priori, d’un des marqueurs de l’époque : l’écoute des victimes et la place accordée à leur parole.
D. H. : Leur parole a été étouffée pendant des millénaires et on a la chance de vivre à une époque où elles peuvent enfin raconter ce qu’elles ont subi. Mais le risque, c’est que l’accès à la parole condamne ces victimes à n’être que ce qui leur est arrivé. La parole doit nous émanciper, pas devenir notre identité. Le malheur ne nous raconte pas entièrement. On n’est pas ce qui nous est arrivé, on est ce que l’on en fait. Et là, il y a je crois un héritage particulier de la pensée juive.
En quoi ?
D. H. : C’est une pensée qui compose avec le cassé, le deuil, la déchirure. Cela va des grands récits fondateurs jusqu’aux petits gestes du quotidien : depuis Moïse, qui descend du mont Sinaï et casse les Tables de la Loi… jusqu’au fait que, lorsqu’on emménage dans une nouvelle maison, la tradition veut qu’on y garde toujours quelque chose d’incomplet (un mur inachevé, un carreau cassé, etc.). La cassure, la faille est là, tout le temps, dans les temps et les lieux de nos vies. Et il ne s’agit pas de s’enfermer dans ce manque, mais d’apprendre à vivre avec. Ou à vivre malgré lui. Et de faire « le choix de la vie », selon l’expression issue d’un célèbre verset du Deutéronome, livre de l’Ancien Testament. Tout l’enjeu, c’est cela : continuer, malgré tout, à faire ce choix, en dépit des deuils qui nous frappent.
L’époque est au repli, à la surenchère sécuritaire et identitaire. Comment l’expliquez-vous ?
D. H. : Par la peur. C’est d’ailleurs compréhensible. La peur est légitime sur le plan sanitaire, environnemental, etc. Moi aussi, j’ai peur. J’ai peur pour mes enfants. J’ai peur de ne pas avoir les codes du monde qui sera. Mais, une fois cette peur connue, et assumée, la question est de savoir si elle nous mènera à l’action ou au repli. Je plaide évidemment pour la première… Malheureusement, la seconde option est souvent choisie. Par facilité. Le repli permet de conserver, un temps, l’illusion de l’inchangé. Et, comme en temps de guerre, le premier réflexe, c’est de consolider les murs et de bombarder les ponts… La peur peut amener à se replier sur un chez-soi qu’on imagine inattaquable, mais qui ne tient jamais longtemps ! Ou parfois à agir pour colmater toutes les failles et se croire invincible… C’est la route pavée vers la violence politique.
Votre dernier ouvrage, Il n’y a pas de Ajar, est un réquisitoire sans appel contre une conception étroite de l’identité. Laquelle exactement ?
D. H. : Quand on dit « identité », on entend trop souvent « identique » alors que nous sommes en réalité en recomposition permanente. Y compris sur le plan biologique d’ailleurs : les cellules qui composaient votre corps il y a dix ans ont toutes disparues pour être remplacées par d’autres.
On doit penser l’identité en termes de mutation plutôt que sous l’angle de la sédimentation. Elle est plurielle, composite, en devenir. Elle évolue continuellement et nous menace dès qu’on la perçoit comme fixe, authentique, pure. Les gens obsédés par les frontières hermétiques de leur quartier, de leur pays, de leur religion nourrissent, en général, des projets politiques mortifères. À l’image des projets fondamentalistes. La rhétorique antisémite n’est, dans ces cas-là, jamais loin.
Quel lien faites-vous entre les deux ?
D. H. : Le juif est, depuis toujours, vu comme l’agent polluant. Au Moyen Âge, on l’accuse de contaminer les puits et, par la suite, de contaminer la nation, les codes de la famille, la morale chrétienne ou la terre d’Islam. À chaque fois qu’une société est prise d’une obsession de pureté, elle développe une haine de l’Autre : le juif, la femme, l’homosexuel. On les accuse de contaminer, de manipuler, de subvertir…
La lutte contre le racisme et l’antisémitisme ont longtemps été un seul et même combat. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Faut-il y voir le primat de l’identitaire sur l’universel ?
D. H. : Sans doute, et c’est un drame absolu. Adolescente, j’ai grandi dans un monde où il était inconcevable de déconnecter ces deux combats. Comme toute une partie de ma génération, j’ai porté la petite main jaune « Touche pas à mon pote ». Et puis il y a eu une rupture au début des années 2000, comme si un combat menaçait l’autre. L’idée qu’il faille appartenir à une minorité pour la défendre s’est, malheureusement, imposée. C’est affligeant. Il ne s’agit pas d’être naïf. Je peux comprendre que certains aient eu le sentiment de voir leur voix confisquée par des gens qui parlaient en leur nom. Le slogan « Touche pas à mon pote » est d’ailleurs, quand on y repense, plutôt problématique : c’était assez paternaliste de parler à la place de notre « pote ». Que les intéressés souhaitent reprendre la main sur leur témoignage n’est pas illégitime. Ce qui est regrettable, en revanche, c’est que certains d’entre eux fassent de cet entre-soi identitaire une fin en soi, et pas seulement un moyen de combattre l’injustice.
Revenons à l’identité ou, plutôt, à la vôtre. Vous avez commencé des études de médecine, fait un bref passage par le journalisme, avant de devenir… rabbin. Vous l’expliquez-vous ?
D. H. : J’ai longtemps pensé, en effet, que j’étais faite pour la médecine. Les neurosciences me passionnaient. Ensuite, oui, le journalisme… Se porter témoin du monde est quelque chose de sacré. Mais au fil des ans, c’est vrai, l’étude juive a pris une place de plus en plus importante. Par curiosité intellectuelle et spirituelle. Il y avait, dans l’étude du texte, quelque chose qui me reliait aux générations passées tout en étant d’une grande pertinence pour ma génération. L’idée de devenir rabbin, en revanche, ne m’était jamais venue à l’esprit ; je suis issue d’un milieu traditionaliste où être femme et rabbin était tout simplement inconcevable.
Tout s’est ouvert lors d’un séjour à New York, mon mont Sinaï à moi ! J’ai découvert outre- Atlantique des idées religieuses progressistes. C’est là-bas qu’un jeune rabbin libéral m’a dit un jour : « Avec ton parcours, pourquoi n’envisages-tu pas le rabbinat ? » J’ai ri. Pas lui. À cet instant, j’ai compris que sa remarque pouvait… ne pas être une blague. Tout s’est enchaîné ensuite. J’ai suivi un séminaire rabbinique et j’ai reçu l’ordination à 33 ans, âge symbolique ! Je suis ensuite rentrée en France, où j’ai été recrutée par une synagogue au sein de Judaïsme en mouvement. Ce retour était un voyage dans l’espace mais aussi dans le temps. Le leadership religieux féminin restait ici, et reste encore, une anomalie.
Vous le fait-on encore sentir ?
D. H. : Oui ! Au sein du monde orthodoxe, certains n’accepteront jamais le leadership au féminin. C’est ainsi. J’ai fini par m’y faire… et par trouver cela presque sain ! (Rires.)
En quoi ?
D. H. : Douter de sa légitimité n’est pas inintéressant. Cela empêche toute forme de sédentarité mentale. Cela amène à constamment se demander si l’on pourrait faire mieux. Ou différemment.
Vous comparez souvent le rabbinat au métier de conteur. Pourquoi ?
D. H. : Parce que je pense que les récits nous construisent, nous édifient. Les récits religieux comme les contes. Pour moi, la fiction ne s’oppose pas à la réalité, elle compose avec elle. Elle l’élargit. Je crois à la force des récits, à leur capacité à changer nos sociétés. Je crois en leur puissance de construction, comme de déconstruction d’ailleurs. Nous sommes des êtres de narration : parfois, ces récits nous grandissent, parfois ils nous rendent minables. Ils peuvent même faire de nous des assassins : les terroristes passés à l’action ces dernières années étaient, eux aussi, nourris de récits. Toute la question est de savoir comment en proposer d’autres, en face, qui mettent la société en action ou en confiance, et qui la fassent grandir.
Quelle place peuvent avoir les textes sacrés dans nos sociétés sécularisées ?
D. H. : La particularité de ces récits-là, je crois, c’est de parler à travers les générations. Certains vous diront que leur livre sacré, c’est Guerre et Paix, de Tolstoï, ou Les Fleurs du mal, de Baudelaire. Et pourquoi pas ! Moi aussi, j’adore Baudelaire. Mais je crois que la force d’un récit sacré est d’être vu comme tel par une succession de générations. Et c’est précisément ce qui lui donne une puissance de dire et une potentialité décuplée. Ce qui n’est pas forcément le cas d’un texte non religieux.
Moi, ce qui m’intéresse en tant que rabbin, c’est de faire résonner ces récits ancestraux avec notre époque. Quand je raconte la sortie d’Égypte, ce n’est pas pour dire que nos ancêtres esclaves ont été libérés ; c’est pour rappeler que chacun de nous a son Égypte, que chaque génération a ses dix plaies et que nous avons, nous aussi, à nous mettre en route vers notre Terre promise. Pour que ces récits continuent de nous parler au présent, cela suppose de savoir questionner les textes.
Je vous ai même entendu dire qu’il fallait parfois les « violenter ». Qu’entendez-vous par là ?
D. H. : Je veux dire qu’il faut les interpréter avec nos outils critiques. C’est à cette condition qu’on les garde vivants, qu’on les fait dialoguer avec nos vies. Il est peut-être plus facile, je le reconnais, de les bousculer à l’intérieur de la tradition juive. L’hébreu est une langue polysémique : un mot veut toujours dire plusieurs choses. Et puis les dogmes sont, dans la pensée juive, moins prégnants que dans d’autres traditions… À mes yeux, le texte sacré n’est pas tant l’expression d’une vérité énoncée que l’occasion d’un questionnement.
Vous vous dites très attachée à la laïcité et vous vous assumez comme un « rabbin laïc ». Surprenant oxymore…
D. H. : Je pense, en effet, que la laïcité est une chance, je dirais même une bénédiction ! C’est un cadre offrant de l’oxygène et laissant de la place – hors de nos convictions personnelles – pour un autre que soi. C’est une garantie de transcendance au sens littéral du terme. On est transcendé par un cadre, garanti par la République, qui dit : « Il y a un au-delà de ta croyance, un au-delà de ta pratique. »
La transmission occupe une place centrale dans vos fonctions pastorales. Quelle enseignante êtes-vous ?
D. H. : Je parle avec les mots de la tradition, mais ce n’est pas que moi qui parle. Je suis là devant vous aujourd’hui mais, un jour, je ne serai plus et les mots qui me précédaient me survivront. Enseigner, c’est transmettre quelque chose de plus grand que soi. Il m’arrive, parfois, qu’on me dise merci pour un enseignement. Alors même que je n’ai pas pu enseigner ce que l’autre a entendu de ma bouche, ne le sachant pas moi-même… Je trouve cela fascinant !
C’est-à-dire ?
D. H. : C’est-à-dire que j’ai dit à l’autre quelque chose qui est entré en résonance avec lui, avec son passé, avec son psychisme… Et, à partir de là, il a pris conscience de quelque chose que ma bouche n’a jamais dit. Il a entendu quelque chose que je ne m’étais moi-même jamais formulé ! C’est génial, ça fait grandir l’intelligence collective.
Vous êtes l’une des rares femmes rabbins en France. En quoi le fait d’être une femme façonne-t-il vos fonctions pastorales ?
D. H. : Une réponse un peu hâtive, voire naïve, consisterait à dire que les femmes apportent, dans les fonctions qu’elles exercent, davantage d’écoute ou d’empathie. Il n’en est rien. Prenez l’italienne Giorgia Meloni ou Marine Le Pen : incarnent-elles vraiment une forme de leadership doux ? Je ne le crois pas… Une femme peut exercer le pire de la virilité brutale. Preuve que notre sexe ne détermine pas les attributs de notre genre. Je pense, en revanche, que l’accès des femmes au leadership fait bouger le système dans son ensemble et libère la voix du féminin dans la fonction religieuse.
Que voulez-vous dire par « voix du féminin » ?
D. H. : C’est le fait d’être à l’écoute des éclipsés, des voix cachées du texte, de l’Autre de l’histoire, quel que soit cet autre. Tout le monde, homme ou femme, peut faire parler ce féminin. Je constate d’ailleurs, après quinze ans de pratique, que l’entrée des femmes dans le rabbinat amène certains hommes à parler, eux aussi, cette langue-là.
Vous dites faire dialoguer en vous différentes voix. Est-ce lié à votre une histoire familiale complexe avec, d’un côté, une lignée paternelle ayant été sauvée par les Justes et, côté maternel, une famille décimée par la Shoah ?
D. H. : J’ai très vite compris, en effet, qu’il serait impossible de réconcilier ces deux récits familiaux : un récit de confiance et de sauvetage, d’un côté, et, de l’autre, un discours de méfiance, d’arrachement et d’impossible reconstruction. Enfant, j’avais le sentiment d’être bilingue dans ces deux cultures. Il fallait naviguer entre deux récits aux antipodes. L’un disait : « Mon voisin pourrait être mon sauveur… » Et l’autre : « Il pourrait bien être un jour mon assassin. » Je portais en moi ces deux mondes inconciliables. Et oui, cela explique en partie, sans doute, ce que je suis devenue.
Vous revendiquez une identité mouvante et plurielle, mais de quoi êtes-vous absolument sûre et certaine ? De quoi ne douterez-vous jamais ?
D. H. : Je suis sûre de ma gratitude envers ceux qui m’ont donné naissance. J’ai changé de vies, d’avis, de pays, de métiers et je n’ai pu le faire que parce que j’avais une famille, et d’abord des parents, qui me soutenaient dans mes errances. Cette gratitude à leur égard, ça oui, j’en suis absolument certaine ! Je répète d’ailleurs souvent à mes enfants qu’on peut être en désaccord sur plein de choses mais que j’ai besoin qu’ils sentent ma confiance. Le pire échec, ce serait qu’ils ne partagent pas avec moi ce qui leur arrive. Une parentalité réussie, pour moi, c’est quand vos enfants osent vous parler, osent vous dire leurs sorties de route. Et le font sans craindre de vous décevoir.
Vos livres rencontrent un réel succès, vous êtes invitée partout, vous parlez bien au-delà de la communauté juive. Comment l’expliquez-vous ?
D. H. : Je me demande toujours ce que je peux apporter – de l’intérieur de ma tradition – à la société. J’aime utiliser les enseignements de la pensée juive pour contribuer au débat. Pour moi, ces enseignements ne sont pas une chasse gardée, ils n’appartiennent pas à un club privé dont l’autre serait exclu ! Je crois, profondément, au dialogue universel.
Ses dates
1974. Naissance à Nancy.
1992. Départ à Jérusalem pour faire des études de médecine.
2003. Entre à l’école rabbinique de New York, et sera ordonnée rabbin en 2008. Entre-temps, en 2006, naît le premier de ses trois enfants.
2008. Adhère au Mouvement juif libéral de France (MJLF). Exerce le rabbinat pendant dix ans dans une synagogue du 15e arrondissement de Paris.
2009. Prend la direction de la revue trimestrielle Tenou’a.
2013. Parution de son premier livre, En tenue d’Ève. Féminin, pudeur et judaïsme (Grasset) ; puis Comment les rabbins font les enfants. Sexe, transmission, identité dans le judaïsme, en 2015 (Grasset).
2018. Publie, avec l’islamologue Rachid Benzine, Des mille et une façons d’être juif ou musulman (Seuil).
2019.Réflexions sur la question antisémite (Grasset).
2021.Vivre avec nos morts. Petit traité de consolation (Grasset).
2022.Il n’y a pas de Ajar. Monologue contre l’identité (Grasset).
Une œuvre
Les Amoureux en vert, de Marc Chagall
« Sur cette peinture, la féminité a les yeux grands ouverts, comme si elle seule était lucide ou visionnaire et que le monde s’arrimait à elle, les yeux fermés. La peinture nous interroge sur ce que nous acceptons ou refusons de voir dans le monde. »
Une personnalité
Les Iraniennes
« Je pourrais, bien sûr, nommer des auteurs, des poètes, des leaders politiques qui m’inspirent, mais au moment où j’écris… je suis obsédée par les visages de la jeunesse iranienne, son combat, son courage, son sacrifice. Je pense à la “personnalité” qu’il faut pour oser défier le pouvoir des mollahs. »
Un lieu
Ein Kerem
« C’est un petit village, aux portes de Jérusalem. Dans ses ruelles ancestrales cohabitent Juifs et Arabes. Et une allée en escalier mène jusqu’à l’église de la Visitation. Poésie immense de ce lieu ! »
Recueilli par Marie Boëton