Révélé au grand public grâce au film « En corps » de Cédric Klapish, le chorégraphe israélien Hofesh Shechter présente sa dernière création « Contemporary dance 2.0 » à l’Estive de Foix.
Un événement sur la scène nationale, qui verra son plateau s’enflammer de la présence de danseurs survoltés, dont l’énergie puissante ne cesse tout au long du spectacle. Ces sept danseurs s’engouffrent dans l’écriture du chorégraphe qui, toujours interroge le sens de la danse, du collectif, du faire ensemble. Les différents mouvements qui se succèdent – « pop », « with feelings », « mother », « contemporary dance » et « end » – donnent les lignes d’un spectacle qui s’écrit autant avec le corps qu’avec le groupe, un ensemble dont les mouvements multiplient les origines. Se croisent hip-hop, danse afro, clubbing, des genres que ces jeunes danseurs maîtrisent parfaitement et dont ils s’emparent comme dans une transe, dans une danse incessante, presque hypnotique, à la fois très contemporaine et étonnamment proche d’une forme de folklore.
Mais quel est le parcours d’Hofesh Schechter ? Après des études à l’Académie de danse et de musique de Jérusalem, il intègre la Batsheva Dance Company dirigée par Ohan Naharin à Tel Aviv, avec laquelle il participe à de nombreux projets en Europe. Parallèlement, il se forme en percussions et batterie à l’Ecole Dante Agostini de Paris et en 2003, son premier opus, « Fragements », remporte le concours de chorégraphie Serge Diaghilev. Un tournant dans la carrière de l’artiste qui pourra ainsi être financé pour ses nouvelles créations.
Des gestes actuels face à l’histoire de la danse
C’est en 2008 qu’il forme sa propre compagnie, proposant des créations fondées sur une énergie physique et visuelle brute, intense, visant à donner sa vision du monde contemporain. Cette vision, on la retrouve pleinement dans « Contemporary dance 2.0 », à travers des gestes très actuels qui interroge aussi sur l’histoire même de la danse. Que garde-t-on des rites ancestraux ? Comment notre corps est-il marqué par une forme d’histoire de l’humanité ? Certes, rien ne vient apaiser ces corps sans cesse secoués de mouvements et de transes, mais ils sont aussi l’expression de notre animalité, du chaos intérieur qui nous anime et qui, à travers les mouvements, semble s’extraire de nous. Rythmée par une musique composée par le chorégraphe lui-même, la danse se fond dans un hip-hop, folk, jazz que Bach vient parfois visiter.
Un spectacle à ressentir, pour vibrer en famille et dont on sort le corps épuisé mais plein d’une énergie de vie communicative.