Une balle de fronde en plomb de 4,4 centimètres de long a été découverte sur un site en Israël. Elle date de l’époque hellénistique, et porte une inscription destinée à faire trembler… le camp ennemi.
Les archéologues ont fait une rare découverte sur le site de fouilles de Yavné, en Israël. L’Autorité des antiquités du pays a annoncé, dans un communiqué du jeudi 8 décembre, avoir trouvé une balle de fronde en plomb de la période hellénistique, sur laquelle a été gravée une inscription en grec destinée à assurer la victoire au combat. Le projectile, vieux de 2.200 ans, pourrait avoir été utilisé par un soldat grec pendant la guerre contre les Hasmonéens. Sur la balle de fronde, on pouvait lire « Victoire d’Héraclès et d’Hauronas ». « Les inscriptions faisaient partie de la guerre psychologique.
L’appel à insuffler un souffle quasi magique au projectile
Le but principal était de terroriser l’adversaire, et en outre, d’unir les guerriers et d’élever leur esprit », explique le professeur Yulia Ustinova de l’université Ben Gourion du Néguev, cité dans le communiqué. « Il ne s’agissait pas de faire appel à ces dieux, mais […] d’effrayer et de menacer l’ennemi, et d’appeler à insuffler un souffle quasi-magique au projectile », ajoute-t-il.
C’est la première fois que l’association de ces deux dieux, Hauronas et Héraclès (plus connu sous le nom d’Hercule), est retrouvée sur un artefact à Yavné. Elle montre que ces derniers « étaient considérés comme les patrons divins de la cité pendant la période hellénistique », entre 323 av. J.-C. et 31 av. J.-C., souligne Yulia Ustinova, qui a déchiffré l’inscription. Jusqu’à présent, ce couple de divinités, qui symbolise la victoire, n’avait été retrouvé que dans une inscription mise au jour sur l’île grecque de Délos. La balle, longue de 4,4 cm, était utilisée dans une fronde ancienne, une arme de jet utilisée depuis le Ve siècle av. J.-C. Rien n’indique qu’elle ait été réellement utilisée, précise le communiqué. Mais elle pourrait être liée au conflit qui opposa les Grecs et les Hasmonéens au IIe siècle avant J.-C.