Les insoumis qui ont pris la parole appellent à « écouter » la femme d’Adrien Quatennens qui accuse son époux de « violences » et ne veulent plus parler de son retour à l’Assemblée nationale. Les socialistes et les écologistes demandent, eux, sa démission.
Une nouvelle onde de chose pour la Nupes, deux mois après le retrait d’Adrien Quatennens de la vie politique. Son épouse a accusé ce mercredi le député La France insoumise de « violences physiques et morales » depuis « plusieurs années ». Son mouvement n’appelle à pas à sa démission, contrairement à ses partenaires de gauche, mais ne défend plus son retour prochainement au Palais-Bourbon.
« Je souhaite que notre groupe, d’une manière ou d’une autre, puisse entendre Céline Quatennens si elle l’accepte », a expliqué dans les colonnes du Figaro Clémentine Autain, la toute première membre de LFI à réagir.
Autain veut « être juste et audible »
L’épouse d’Adrien Quatennens a évoqué, via un communiqué de presse, des faits bien plus lourds que ceux avancés par son mari qui avait reconnu « une gifle » et lui avoir « saisi le poignet » lors d’une dispute. « Au cours de ces dernières années, j’ai voulu le divorce à trois reprises, à chaque fois, sous la pression je suis revenue en arrière », assure son épouse.
Dénonçant « une version très personnelle » d’Adrien Quatennens, elle assure prendre la parole « contre son gré » mais pour « rééquilibrer les choses ». « Il m’est désagréable que mon mari minimise les faits publiquement en jetant le discrédit sur ma personne », ajoute-t-elle encore.
Clémentine Autain, engagée de longue date sur la question des violences faites aux femmes, appelle son mouvement à être « juste et audible » dans ce dossier. »
Si personne au sein du mouvement n’a appelé Adrien Quatennens à la démission, son retour à l’Assemblée nationale qui était envisagé dans les prochaines semaines n’est plus à l’ordre du jour.
« Tant qu’il y avait un silence de Céline, rien ne pouvait indiquer un désaccord d’interprétation sur les faits. Là, c’est différent. Son retour me paraît très compromis », reconnaît un élu insoumis auprès de BFMTV.
Aubry veut « discuter collectivement » de la suite
Plusieurs parlementaires, comme Manuel Bompard sur BFMTV, défendaient d’ailleurs jusqu’ici l’idée d’une possible réinsertion pour son collègue qui« n’est pas condamné à perpétuité ». Parmi les pistes envisagés pour accompagner le député au Palais-Bourbon, un stage de prévention contre les violences conjugales était évoqué. « Il y a une ouverture pour avancer avec lui. Son retour, c’est oui ! Mais à nos conditions », avançait mardi, avant les accusations de Céline Quatennens, un député LFI.
Mais la donne a désormais changé au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon qui avait prévu de faire voter ses élus au sujet de sa réintégration dans l’hémicycle. « Il n’est pas là aujourd’hui et c’est tant mieux qu’il ne soit pas là », tance l’insoumise Raquel Garrido.
« On doit maintenant discuter collectivement et tirer les conséquences de ces nouveaux faits que nous découvrons », reconnaît de son côté la députée européenne Manon Aubry.
« Il n’a pas à revenir dans l’hémicycle » pour Rousseau
Les socialistes qui siègent dans l’intergroupe de la Nupes avec les insoumis demandent de leur côté la démission d’Adrien Quatennens. Olivier Faure a défend la « responsabilité » de la gauche pour qui « le retour d’Adrien Quatennens » est « désormais impossible ».
Les écologistes partagent ce constat, à commencer par Sandrine Rousseau. « J’invite la justice à travailler rapidement et à instruire ce cas. Il n’a pas à revenir dans l’hémicycle », a estimé l’écoféministe au micro de BFMTV. « La parole des femmes doit être respectée. »
La parlementaire EELV Sandra Regol défend « un devoir d’exemplarité à avoir » et appelle à donner « le temps à la justice d’y voir clair ».
Quatennens « dément absolument »
Adrien Quatennens reste convoqué le 13 décembre prochain devant le tribunal judiciaire de Lille pour comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Cette procédure allégée est proposée aux auteurs de délits considérés comme mineurs lorsqu’ils reconnaissent les faits reprochés.
De son côté, l’élu nordiste a réagi par le biais d’un communiqué de son avocate Jade Dousselin. Il dénonce des « accusations mensongères » qu’il « dément absolument ». « Ces déclarations interviennent dans le cadre des négociations tendues à l’occasion de son divorce et de désaccords sur les modalités financières et la garde de leur enfant », assure encore sa défense.