Le préjudice estimé par les enquêteurs s’élève à 2,5 millions d’euros. Une enquête avait été ouverte en 2016 pour « escroquerie en bande organisée », « blanchiment aggravé », « recel en bande organisée » et « faux ».
Dix personnes ont été interpellées lundi 14 novembre en Israël. Elles sont soupçonnées d’avoir participé à un système d’escroqueries contre des mutuelles en France, a appris mardi 15 novembre franceinfo de sources proches du dossier. Le préjudice estimé par les enquêteurs s’élève à 2,5 millions d’euros.
L’enquête, ouverte en 2016, fait suite à un signalement de Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Elle concerne une société basée dans l’Essonne et dont les dirigeants sont soupçonnés d’avoir adressé des arrêts de travail factices aux mutuelles auxquelles ils avaient souscrit, recevant ainsi des indemnisations indues.
Les enquêteurs de la police judiciaire de Versailles ont constaté qu’une quinzaine d’autres sociétés étaient en lien avec la première, avec souvent les mêmes dirigeants. Ils ont établi que l’argent perçu pour les indemnisations transitaient par des comptes bancaires avant d’être retirées en France ou en Israël.
Dans cette enquête, conduite par un magistrat de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris, sept suspects ont été mis en examen en France en 2019 et 2020. Environ deux millions d’euros d’avoirs criminels ont été saisis.
Les têtes du réseau interpellées
Les investigations, menées pour « escroquerie en bande organisée », « blanchiment aggravé », « recel en bande organisée » et « faux », ont emmené cette semaine le juge d’instruction et les enquêteurs en Israël, où dix suspects ont donc été interpellés à leur demande par les autorités israéliennes, comme annoncé par la radio de l’armée israélienne Galei Tsahal.
Selon une source proche du dossier, figurent parmi ces suspects les deux hommes que la police considère comme étant à la tête du réseau. Au moins sept des dix personnes interpellées – titulaires de comptes en banque ou dirigeants de sociétés fictives, estiment les enquêteurs – sont de nationalité française ou franco-israëlienne.
Les sources policières et judiciaires françaises soulignent les progrès notables de la coopération judiciaire entre les deux pays.