Alors que l’élection de Rishi Sunak, 42 ans, au poste de Premier ministre britannique a été saluée des deux côtés de la Manche, d’autres n’ont pas tardé à pointer son soutien inconditionnel à l’État d’Israël.
Même la gauche, s’est félicitée de voir pour la première fois à la tête de la Grande-Bretagne, un fils d’immigrés occuper une telle fonction, les grands-parents et parents de Rishi Sunak étant des Indiens qui ont émigré d’Afrique de l’Est au Royaume-Uni dans les années 1960.
Mais durant sa (courte) carrière politique, Rishi Sunak n’a pas manqué une occasion d’exprimer son soutien à Israël.
En août 2022, s’exprimant lors d’un événement organisé par les Amis conservateurs d’Israël, Rishi Sunak avait déclaré que Jérusalem était « sans conteste la capitale historique » d’Israël et qu’il y avait des « arguments très solides » pour y transférer l’ambassade du Royaume-Uni, actuellement à Tel Aviv, se positionnant alors comme son allié américain. « C’est quelque chose que j’aimerais faire », avait-t-il alors annoncé.
Sunak avait toutefois exprimé des réserves quant aux difficultés soulevées par la question. « Tout ce que je dirais, n’ayant pas été ministre des Affaires étrangères, c’est qu’il doit y avoir des sensibilités fortes parce que, si c’était aussi facile, cela aurait déjà été fait », avait-t-il expliqué.
Autre motif d’inquiétude pour les soutiens de la Palestine, dans un interview donné il y a quelques semaines au Jewish Chronicle, un journal londonien, Rishi Sunak s’était indigné qu’on puisse définir Israël comme un Etat d’apartheid – ce que les principales organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty, Human Rights Watch et B’Tselem, ont pourtant fait ces derniers mois.
« L’affirmation d’apartheid est non seulement incorrecte sur le plan des faits, mais aussi franchement offensante », avait-il déclaré, ajoutant : « Comme toute nation, celle Israël n’est pas parfait, mais c’est une démocratie multiethnique dynamique, avec une presse libre et un État de droit. Il se dresse comme une lueur d’espoir dans une région d’autocraties et d’extrémistes religieux. »
Dans la même interview, Sunak avait fait l’éloge des accords de normalisation négociés par les États-Unis entre Israël et plusieurs pays arabes. « Le Royaume-Uni est en position de force pour tirer parti de ses relations historiques avec d’autres États du Golfe afin d’élargir les accords et j’aimerais que les diplomates britanniques mettent davantage l’accent sur ce point », avait-il précisé.
Il s’était également engagé à faire passer un projet de loi pour réprimer le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). En mars dernier, Rishi Sunak a rencontré le ministre israélien des Finances Avigdor Liberman pour discuter d’un futur accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et Israël.
Souhaitons que le premier ministre ne tourne pas casaque rapidement!
Avec lecourrierdelatlas