Le propriétaire de Balenciaga, a décidé de mettre fin à sa collaboration avec Kanye West qui, entre antisémitisme et remise en question de la mort de George Floyd multiplie les propos controversés.
Kanye West et Balenciaga, c’est fini. Dans un communiqué publié ce vendredi, le groupe français Kering, propriétaire de la marque de luxe, annonce que cette dernière n’a « plus aucun lien ni aucun plan ou futur projet » avec le rappeur américain de 45 ans. Aucune explication n’est fournie pour justifier la fin de cette collaboration. Mais tout le monde a compris qu’elle est la conséquence d’une série de dérapages qui met ses partenaires dans l’embarras. La semaine dernière, Adidas avait déjà annoncé son intention de « réévaluer » le juteux contrat passé avec l’artiste.
On se rappelle que début octobre, Kanye West avait ouvert le défilé Balenciaga dans un décor d’apocalypse à Villepinte, au Nord de Paris. Casquette sous une capuche, pantalon en cuir et grosses baskets… Une véritable consécration pour ce grand copain du directeur artistique branché Demna Gvasalia. Et puis patatras : 24 heures plus tard, lors d’un show surprise pour sa propre marque, près de l’Arc Triomphe, l’ex-mari de Kim Kardashian exhibait un sweatshirt avec l’inscription White Live Matter, le slogan des suprémacistes blancs américains, en compagnie de la commentatrice d’extrême droite Candace Owens.
Après avoir livré une explication fumeuse sur la chaine Fox News, arguant que le mouvement Black Lives Matter était devenu, selon lui, « une arnaque« , Kanye West allait déclencher une autre vague d’indignation mondiale en publiant le 9 octobre un tweet dans lequel il déclarait la guerre aux Juifs. Ses comptes suspendus sur les réseaux sociaux, le rappeur profitait de sa participation au podcast Drink Champs pour régler ses comptes, estimant qu’il était victime des « médias juifs« .
Dans le même programme, il lançait une polémique supplémentaire en affirmant que George Floyd n’était pas mort étouffé sous le genou du policier Derek Chauvin, comme en a conclu la justice qui l’a condamné, mais qu’il avait été victime d’une overdose de médicaments. Choquée, la famille de la victime a annoncé son intention de poursuivre le rappeur en justice et de lui réclamer 250 millions de dollars de dommages et intérêts.
Éphémère candidat à la dernière élection américaine, Kanye West avait choqué en déclarant ouvertement son opposition à l’avortement, avec à la clé une sortie mémorable lors d’un meeting en juillet 2020 à à Charleston, en Caroline du Sud. Pendant longtemps, ses proches ont mis en avant le trouble bipolaire dont il souffrirait pour expliquer ses dérapages, voire l’en dédouaner. Mais lui-même ne semble plus vouloir jouer cette carte.
« Je crois que j’ai surtout souffert d’épuisement« , explique-t-il à l’animateur Piers Morgan dans une interview diffusée ce vendredi sur la chaîne Talk TV. « Je souffre qu’on mente à mon sujet constamment. Tous les gens autour de moi. Mon management, mon ex-femme (…) « Mais je crois aussi que je suis extrêmement brillant et que je suis là pour rendre le monde meilleur« . Sauf que le monde n’en a visiblement plus très envie.