L’Australie a annoncé mardi 18 octobre revenir sur la décision de son précédent gouvernement, qui en 2018 reconnaissait Jérusalem comme capitale d’Israël. Plusieurs pays, qui avaient à l’époque suivi le choix entrepris par les États-Unis lors du mandat de Donald Trump, y avaient également déplacé leur ambassade auparavant située à Tel-Aviv.
L’Australie a annoncé mardi 18 octobre revenir sur sa décision, prise en 2018, de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. La ministre australienne des affaires étrangères Penny Wong a dénoncé une décision « cynique » du précédent gouvernement, qu’elle accuse d’avoir été avant tout préoccupé à l’époque par une élection partielle se déroulant dans une circonscription comptant une population juive importante.
À l’époque, cette mesure s’inscrivait surtout dans un mouvement plus large, enclenché par la reconnaissance par les États-Unis de Donald Trump de la Ville sainte comme capitale d’Israël en 2018. Washington avait même décidé d’aller plus loin et de déplacer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. En 2020, les citoyens américains sont autorisés pour la première fois à indiquer « Jérusalem, Israël » comme lieu de naissance dans leurs passeports.
Le Guatemala, petit pays d’Amérique centrale, imite les États-Unis dans la foulée et devient le deuxième pays à avoir son ambassade à Jérusalem, suivi, en 2021 par le Honduras.
Ambassade du Kosovo à Jérusalem
Enfin, la même année, le Kosovo ouvre également son ambassade à Jérusalem, une décision prise à la suite de la reconnaissance par Israël du petit État des Balkans, dont l’existence est contestée par Belgrade. À l’heure actuelle, seuls quatre États ont donc ouvert une ambassade à Jérusalem.
A truly proud and historic moment for 🇽🇰 🤝 🇮🇱 relations.
The Republic of Kosovo today officially opened its Embassy in Jerulasem!
The greatest honor of my life is to have this opportunity to open the Embassy and proudly serve my country in Israel. pic.twitter.com/beUFmOeA5g— Ines Demiri (@InesDemiri1) March 14, 2021
Plusieurs pays qui avaient suivi le mouvement ont, depuis, fait machine arrière. Le Paraguay avait décidé d’imiter ses voisins d’Amérique centrale en mai 2018, mais un changement de gouvernement avait entraîné un revirement en septembre.
Certains États ont également déclaré envisager un transfert de leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. Le président brésilien Jair Bolsonaro l’a annoncé, avant de se rétracter. De même que Recep Tayyip Erdogan, qui affirmait en 2017 que le jour où la Turquie allait ouvrir une ambassade à Jérusalem était « proche ».
La République tchèque réfléchit à l’éventualité d’installer son ambassade à Jérusalem
La République tchèque, aussi, se dit prête à le faire, allant jusqu’à ouvrir une branche de son ambassade dans la Ville sainte en mars 2021. Le président moldave Igor Dodon et le Philippin Rodrigo Duterte ont eux aussi fait des déclarations similaires. Le ministère des affaires étrangères des Philippines a toutefois déclaré par la suite qu’il ne soutenait pas la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël.
Jérusalem, une ville pour deux peuples
En avril 2018, la première ministre roumaine Viorica Dăncilă avait annoncé que son gouvernement s’apprêtait à déplacer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem. Le président Klaus Iohannis, qui n’avait pas été mis au courant, a alors rappelé son soutien à la solution à deux États, qui implique un partage de la ville entre Israël et Palestine, préconisée par l’ONU.
La Slovaquie semble également tentée d’ouvrir une ambassade à Jérusalem. Aucune date n’a cependant été précisée. Au Suriname, le ministre des affaires étrangères a suivi le mouvement en 2022, une déclaration toutefois contredite dans la foulée par le vice-président.
L’ancienne puissance coloniale britannique envisage un transfert d’ambassade
Plus révélateur encore de l’ampleur du mouvement entamé par Washington, Liz Truss, première ministre du Royaume-Uni, envisagerait également un transfert d’ambassade, d’après une lettre écrite aux Amis conservateurs d’Israël avant son accession au pouvoir. Un projet contre lequel le cardinal britannique Vincent Nichols avait publiquement pris position.
La Russie ambiguë
La Russie a, quant à elle, déclaré souhaiter que Jérusalem-Est devienne la capitale d’un futur État palestinien, tout en affirmant reconnaître Jérusalem-Ouest comme la capitale israélienne. Le pays continue pourtant de maintenir son ambassade à Tel-Aviv. Plusieurs autres pays reconnaissent la Ville sainte comme capitale d’Israël sans avoir exprimé le souhait d’y déplacer leur ambassade. C’est le cas, par exemple, de la Corée du Sud, de Taïwan, de Nauru et du Vanuatu.
Léo Durin