Michael Goldman devient le nouveau directeur du télécrochet, vingt ans après Alexia Laroche-Joubert. Première rencontre avec ce producteur de 43 ans, bien décidé à se faire un prénom, malgré la popularité toujours intacte de son illustre papa.
C’est désormais officiel. Comme nous l’avions annoncé en exclusivité le 30 août 2022, Michael Goldman sera bien le directeur de la prochaine « Star Academy » qui reviendra à l’antenne sur TF 1 le 15 octobre prochain. Inconnu du grand public, le producteur de 43 ans s’est fait un nom grâce à la création du label participatif, My Major Company, système de financement des disques par le public, qui a permis de découvrir Joyce Jonathan et Grégoire.
Dans quelques jours, il sera vraiment sous le feu des projecteurs. L’occasion de se faire un prénom tout en assumant le patronyme de son illustre papa, Jean-Jacques Goldman. Rencontre en exclusivité de ce boulimique de musique, toujours à la recherche de jeunes talents.
Comment vous êtes-vous retrouvé directeur de « Star Academy » ?
Michael Goldman. Les équipes de la production d’Endemol et de DMLS TV (coproducteurs de l’émission) m’ont proposé ce rôle. J’ai été très surpris. Cela m’a paru être un énorme tournant pour l’émission parce que je ne suis pas trop du genre à régler les problèmes d’ambiance entre les élèves ou de ponctualité des candidats. Par contre, j’ai une vraie expérience musicale puisque je travaille dans cette industrie depuis vingt ans. Mais avant d’accepter, il a fallu que je sois sûr d’apporter quelque chose au programme. Au départ, la production ne savait pas que j’étais un boulimique de télécrochets musicaux depuis des années, je les regardais dans tous les pays. Je pouvais passer des nuits entières devant « The Voice Australia ». Même eux ont été surpris de voir à quel point j’aimais cela.
D’où vient cette passion ?
Depuis que je suis gamin, j’adore l’idée de découvrir des artistes. Toute ma vie de producteur a tourné autour de cela. C’est ce qui m’a toujours attiré même en tant qu’amoureux de la musique. Je n’ai jamais été hyper intéressé par l’idée de travailler sur le troisième album d’un artiste qui marche déjà. Je ne veux pas être qu’un porteur d’eau. Si c’est déjà un gros artiste, il décide de tout et il a raison, il n’y a pas grand-chose à faire. En revanche, le fait de découvrir un diamant, de l’orienter ou de l’aider à s’accomplir m’a toujours excité. Je me régale, par exemple, de voir ce jeune, qui a travaillé dans le magasin de son père, qui chante et vient demander si c’est bien en s’excusant. Il arrive en disant : J’ai jamais chanté en public de ma vie, il prend le micro et quelque chose se passe en deux secondes, tout s’éclaire immédiatement. C’est la puissance de la musique, il y a des évidences, comme pour Grégory Lemarchal. Tu peux ne pas être le meilleur chanteur techniquement, mais une magie se crée, c’est ce que je cherche. Cela ne s’explique pas. Et puis, à la fin, ce n’est pas nous qui décidons, mais le public. Un môme émerge car il capte l’air du temps. Tout n’est pas forcément rationnel. Pour être tout à fait honnête, j’ai hésité un moment à faire partie de cette aventure et j’ai dit oui en assistant au casting car les mômes m’ont fait craquer. Tu vois passer 200 jeunes, tu veux tous les prendre dans tes bras, les aider. Cela a duré quatre jours mais j’aime tellement que cela que j’aurai pu faire cela deux mois d’affilée. Aider les jeunes, c’est un truc familial, je suis d’une famille qui adore s’occuper des petits ! Ma mère et ma grande sœur sont psy pour enfants, mes autres sœurs sont pédiatres ! Au sein de My Major Company, je faisais déjà cela. Aujourd’hui, le label existe toujours et je suis à la tête aussi de Tipeee, une entreprise qui aide les créateurs à vivre de leur passion sur Internet, pas seulement en musique.
Depuis quand souffrez-vous de cette boulimie… musicale ?
Depuis que je suis ado ! À l’époque, il n’y avait pas Internet, je passais des heures à chiner des raretés dans les boutiques de vinyles, mes potes devenaient fous à force de m’attendre et je passais des heures dans ma chambre. Après, quand j’ai été stagiaire puis dans l’équipe des directeurs artistiques chez BMG, je passais ma vie à télécharger des morceaux de musique, alors que c’était complètement interdit. On avait même fait péter le service informatique de la maison de disques !
Est-ce que vous attendez un certain profil de candidats ?
Non je veux me faire surprendre, mais le casting a dessiné le portrait sociologique d’un môme de 20 ans qui veut faire la « Star Ac ». Cela m’a éclaté ! Aujourd’hui, quand tu as 14 ans, assez naturellement, tu rappes, ce qui est logique vu la place du hip-hop dans la musique actuellement. Et puis il y a ceux qui ont quand même envie de chanter, de danser, qui se sont inscrits. Je veux apprendre d’eux et en échange je leur indiquerai qui sont les Français qui les regarderont. Je crois savoir ce que les téléspectateurs attendent. C’est avant tout une histoire des valeurs et de comportements. Il faut être humble et travailleur.
Quel sera votre rôle en tant que directeur ?
Être moi-même ! De toute façon je ne peux pas faire autre chose mais avec les élèves et les profs, on va être dans le même bateau, on gagnera tous à ce que cette émission soit réussie, donc que les primes soient top, que les performances soient bonnes. C’est notre responsabilité. Je vais avoir un bureau au château… Je vais peut-être amener une chauffeuse pour pouvoir y dormir si je suis épuisé (rires) Cet endroit, c’est une carte postale de notre enfance, je pourrais le dessiner de tête.
Ne craignez-vous pas d’être perçu juste comme « le fils de » Jean-Jacques Goldman ?
J’ai l’habitude depuis que je suis né que l’on m’en parle (rires). Dans le monde de la musique, tout le monde me connaît déjà grâce à mon parcours. Quant aux téléspectateurs, il y aura une certaine curiosité légitime. Cela fait partie de mon identité, c’est normal. Quant à mon père, il m’a félicité quand il a su que j’allais faire l’émission. Je ne suis pas sûr qu’il ait la télé mais la « Star Ac », c’est une des seules émissions où il avait fait un peu de promotion donc il s’en souvenait bien.