Yvan Benedetti, porte-parole du Parti nationaliste français, un groupuscule d’ultradroite, devra payer 100 jours-amendes de 100 euros chacun.
Il s’agit d’une figure de l’extrême droite française. Yvan Benedetti, a été condamné ce mardi à Paris à 10.000 euros d’amende pour contestation de crimes contre l’humanité, en raison d’un article remettant en cause le bilan du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le porte-parole du Parti nationaliste français, un groupuscule d’ultradroite, devra payer 100 jours-amendes de 100 euros chacun, une sanction pénale alternative à la prison. Le tribunal l’a également condamné à verser 1.500 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros au titre des frais de justice à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui s’était constituée partie civile.
« Un chiffre issu de la propagande sioniste »
Dans un article mis en ligne en mai 2020 sur le site « Jeune Nation », dont il est directeur de publication, Yvan Benedetti qualifiait les 6 millions de morts de la Shoah de chiffre « inventé », qui « repose sur une affabulation », « un chiffre symbolique issu de la propagande sioniste ».
« Sous couvert d’une recherche de vérité supposée historique, par les propos poursuivis, Yvan Benedetti exprime une minoration outrancière du nombre de victimes de la Shoah » et utilise des « ressorts éprouvés du négationnisme, tel que le discrédit des témoins », a souligné le tribunal judiciaire de Paris. Lors de l’audience, le 8 juin, le ministère public avait requis trois mois d’emprisonnement.
« Les Juifs, l’inceste et l’hystérie »
Yvan Benedetti n’était ni présent ni représenté, aussi bien à l’audience qu’à la lecture du délibéré mardi. En juin 2021, il avait déjà été condamné pour négationnisme, à la même peine, pour une vidéo du militant d’extrême droite Hervé Lalin (dit Ryssen) publiée sur « Jeune Nation », intitulée « Les Juifs, l’inceste et l’hystérie ».
Conseiller municipal à Vénissieux, près de Lyon, dans les années 2000, il avait été exclu du Front national pour s’être qualifié lui-même « d’antisioniste, antisémite et antijuif ». Il avait pris la tête en 2012 de L’Œuvre française, mouvement pétainiste fondé en 1968 et dissous après la mort en juin 2013 du militant antifasciste Clément Méric lors d’une rixe avec des skinheads d’extrême droite.
Un prochain procès en décembre
Condamné en 2019 à huit mois de prison avec sursis pour non-dissolution de ce groupuscule, il s’était également affiché parmi les « gilets jaunes ».
Yvan Benedetti doit être jugé le 2 décembre 2022 au côté d’Hervé Lalin, connu sous le nom d’Hervé Ryssen pour l’agression d’une équipe de l’émission Quotidien lors d’une manifestation en 2019 contre l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires.