L’ancienne synagogue de Foussemagne a été retenue par le loto du Patrimoine 2022, au titre du Territoire de Belfort. Ce loto, organisé dans le cadre de la mission Stéphane Bern, sélectionne chaque année un bâtiment historique en péril par département pour soutenir sa restauration.
Foussemagne dispose d’une particularité peu commune. Pendant près d’un siècle, ce village du Territoire de Belfort, situé à la limite du Haut-Rhin sur la route reliant la cité du Lion à Altkirch, a été le seul de France à avoir une synagogue et pas d’église. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, non pas parce qu’une église a été construite, mais parce que la synagogue est désacralisée ; elle a été fermée en 1940 après avoir été saccagée et pillée par les Nazis. Pour autant, des éléments architecturaux cultuels sont toujours visibles.
Ce bâtiment, construit en 1864-1865, a été sélectionné pour le Territoire de Belfort par la mission Stéphane Bern, dans le cadre du loto du Patrimoine 2022. Cette mission est déployée par la fondation du Patrimoine.
« Très mal en point »
La synagogue, installée au cœur du village Foussemagne, non loin de la mairie, est « très mal en point », confirme Arnaud Miotte, le maire du village, joint par téléphone. Après la Seconde Guerre mondiale, cette bâtisse de 140 m2 au sol, selon la municipalité, a servi de dépôt à un artisan. Elle a été rachetée en 2008 par la mairie, dont le maire était Louis Massias. Le bâtiment est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1984. À l’époque, le conseil municipal voulait y installer un musée de l’histoire juive. Le projet « est tombé à l’eau », confirme Arnaud Miotte. Le village n’avait pas la surface financière nécessaire pour réaliser l’investissement, ni pour assurer son fonctionnement.
Ce bâtiment en mauvais état reste pourtant « une grande problématique » pour le village, qui n’a pas non plus les moyens de l’entretenir, ni de le restaurer. « C’est intenable pour un village comme Foussemagne », indique le maire. À l’automne 2020, le Grand Belfort approuve une délibération dans laquelle la synagogue est déclarée d’intérêt communautaire. C’est l’agglomération qui en prendra donc soin. « Face aux nombreux désordres structuraux du bâtiment, le Grand Belfort était inquiet de voir disparaitre ce patrimoine », explique le Grand Belfort dans un communiqué. Avec cette décision, c’est aussi une épée de Damoclès qui disparaît pour le village.
Un projet final à définir
Le Grand Belfort a donc porté le projet de rénovation auprès de la mission Stéphane Bern, pour un montant de 1,4 million d’euros HT, comprenant une rénovation complète de la toiture, des maçonneries extérieures, des menuiseries, de l’électricité, des sols et des murs intérieurs. Un architecte a rendu un projet de rénovation au printemps.
#DossierdePresse | La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par @bernstephane déployée par la @fond_patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la @FDJ a dévoilé les 100 sites départementaux lauréats en 2022 👉 https://t.co/WFW8kgC9WP pic.twitter.com/sdf092XaYi
— Ministère de la Culture 🇫🇷 🇪🇺 (@MinistereCC) August 29, 2022
« La sélection de la synagogue de Foussemagne (…) est une excellente nouvelle pour notre agglomération et un véritable coup de pouce pour la réhabilitation de la synagogue », apprécie Damien Meslot, président Les Républicains du Grand Belfort. « C’est une grande satisfaction », confie Arnaud Miotte, qui remercie sincèrement tous les acteurs de ce projet et en particulier le Grand Belfort. Ces annonces ouvrent des perspectives pour ce patrimoine « remarquable » installée au centre du village.
Le projet pourrait bénéficier d’un financement du loto du Patrimoine pouvant atteindre 300 000 euros. Le conseil régional a également acté une subvention, confirme Arnaud Miotte, et la fondation du Patrimoine accompagne par ailleurs le projet, via des donations. « Je proposerai que les travaux de la synagogue de Foussemagne soient inscrits dès le budget 2023 », indique Damien Meslot, dans un communiqué.
Un début de rénovation avait été effectué en 2013 avant d’être interrompu, faute de moyens financiers. En plus des 50 000 € de dons rapidement effectués sur son site internet, 83 000 € ont été mobilisés par la fondation.