Nicosie aurait conclu un accord avec Tel-Aviv pour acquérir des défenses capables d’abattre des drones turcs, selon les médias locaux.
Le ministère chypriote de la Défense a conclu un accord avec Israël pour acheter des systèmes de défense aérienne Iron Dome, a rapporté vendredi une branche locale du média Kathimerini. Selon le journal, les parties avaient déjà finalisé l’accord, bien que ni Nicosie ni Tel-Aviv ne l’aient confirmé publiquement jusqu’à présent.
Les capacités du dôme de fer auraient été examinées par le commandant de la garde nationale chypriote, le lieutenant-général Dimokritos Zervakis, lors de sa visite en Israël en mars. “Au cours de sa visite en Israël, le général recevra un briefing à la frontière nord et visitera une batterie du système de défense aérienne Iron Dome”, a déclaré la Force de défense israélienne dans un communiqué à l’époque.
Des rapports antérieurs dans les médias israéliens et grecs suggéraient que les deux nations discutaient de l’accord au moins depuis le début de 2021.
Chypre possède actuellement les systèmes de défense aérienne à courte portée (SHORAD) fabriqués aux États-Unis et produits par Northrop Grumman Corporation. Selon certains médias, Nicosie les considère toujours “meilleur ajustement” pour contrer les menaces qu’il juge les plus pressantes. Pourtant, les forces de défense aérienne chypriotes sont également de plus en plus préoccupées par les drones de fabrication turque, y compris ceux de la famille Bayraktar.
Selon Kathimerini, la Garde nationale chypriote insistait pour acquérir les systèmes de défense aérienne israéliens, citant ses “exigences opérationnelles”. Le fabricant d’armes israélien Rafael annonce le dôme de fer comme un “éprouvé au combat” système avec “plus de 2 000 interceptions”. Il est capable de contrer les roquettes, les obus de mortier et d’artillerie ainsi que « avions, hélicoptères et drones à très courte portée », ajoute la société, évoquant notamment les véhicules aériens sans pilote, c’est-à-dire les drones.
Chypre et la Grèce ont accusé la Turquie d’attiser les tensions en Méditerranée orientale fin juillet alors qu’Ankara se préparait à envoyer un navire de forage dans la région pour rechercher du gaz naturel. Chypre, qui est divisée selon des lignes ethniques entre les Chypriotes grecs et les Chypriotes turcs, est un point de discorde majeur entre Athènes et Ankara.
La nation insulaire a été divisée en 1974 lorsque la Turquie a envahi son tiers nord en réponse à un bref coup d’État d’inspiration grecque. Les forces turques maintiennent toujours leur présence dans la partie nord de l’île, qui s’appelle la République turque de Chypre du Nord. Chypre du Nord est considérée par la communauté internationale comme faisant partie de la République de Chypre et seule Ankara reconnaît son indépendance.
Cette annonce arrive quelques jours seulement après que la Turquie et Israël ont annoncé la normalisation des relations et le rétablissement complet des relations diplomatiques, et que leurs ambassadeurs sont retournés à Tel-Aviv et à Ankara après des années de tensions. Il est difficile d’affirmer qu’un accord sur les armes avec Chypre affecterait ou pas les relations entre Israël et la Turquie. Ankara n’a pas encore commenté les informations.