À l’occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France, l’acte de cinq policiers du service des étrangers de l’hôtel de police de Nancy a été mis à l’honneur. Tous avaient désobéi aux ordres de Vichy et sauvé ainsi plus de 350 Juifs d’une rafle programmée.
« Pendant l’Occupation, gendarmes et policiers sont confrontés à un lourd dilemme : obéir à leur conscience, ou obéir à la loi », lit-on sur l’un des panneaux de l’exposition visible à l’hôtel de police du boulevard Lobau. Une expo réalisée par l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) et intitulée « Désobéir pour sauver – Des policiers et gendarmes français Justes parmi les nations ».
Les policiers Édouard Vigneron, chef du service des étrangers et ses collègues Charles Thouron, François Pinot, Pierre Marie et Charles Bouy, choisissent d’écouter leur cœur : ils vont désobéir.
La rafle massive tenue en échec
Informés que les autorités allemandes – avec la complicité de l’État français – programment la rafle de 382 Juifs à Nancy le 19 juillet 1942, les policiers nancéiens sillonnent la ville – Vigneron reste au bureau pour couvrir ses hommes – le 18 juillet et alertent, une à une, les familles couchées sur la liste noire. La rafle, massive, sera un échec même si 32 personnes sont malgré tout arrêtées.