Serge et Beate Klarsfeld, rendus célèbres pour avoir traqué pendant des années les nazis, seront de passage samedi 30 juillet prochain, à Saint-Julien-Chapteuil. A cette occasion, la commune a prévu de les recevoir en grande pompe.
Elle a giflé le chancelier Kurt Georg Kiesinger en plein parlement allemand. Lui a échappé de justesse à la déportation. Ensemble et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ils ont traqué sans relâche les nazis tentant de fuir leurs responsabilités. Samedi 30 juillet prochain, Serge Klarsfeld, 86 ans, opérera un retour aux sources de son engagement, dans la commune de Saint-Julien-Chapteuil, en compagnie de sa femme, Beate, 83 ans.
Une plaque honorifique
A cette occasion, la municipalité a tenu à organiser une grande cérémonie. « On se rend compte que ce couple qui est mondialement connu, l’est seulement par une frange des habitants de la commune », constate Florence Roche-Barthélémy, adjointe au sein du bourg.
L’événement débutera ainsi à 16 heures par une conférence. Les époux Klarsfeld feront le récit de leur histoire. Puis, à 18 heures, la municipalité installera une plaque commémorative sur la façade du bar des Sucs, situé rue Chaussade, qui était autrefois la demeure où Serge Klarsfeld et sa famille ont été cachés pendant la guerre. Au cours de cette installation, Lily Blanchard, chanteuse qui intégrera l’année prochaine le conservatoire de Fribourg, interprétera l’hymne européen et l’hymne national.
S’ensuivront un discours des élus locaux et, enfin, une réception durant laquelle les époux dédicaceront leurs ouvrages. « S’il le souhaite, le couple pourra réaliser une visite privée de l’appartement où Serge Klarsfeld a été mis à l’abri », précise André Ferret, maire de la commune de 2.000 âmes.
Une vie dédiée à la traque des nazis
Comme l’a rappelé Serge Klarsfeld, lors d’une conférence au Chambon-sur-Lignon donnée en juillet dernier, c’est à Saint-Julien-Chapteuil qu’il a décidé de s’engager en faveur de la cause juive. Un combat de plusieurs années mené avec sa femme qui a notamment conduit à l’arrestation et à la condamnation de hauts fonctionnaires nazis, notamment Kurt Lischka, Klaus Barbie ou encore Alois Brunner.
Cette lutte a également débouché sur la parution, en 1994, du livre Le Mémorial des enfants juifs déportés de France, dans lequel Serge Klarsfeld a répertorié les identités de près de 11.000 noms d’enfants juifs déportés. Aujourd’hui encore, le couple continue de donner des conférences afin d’éviter que ce chapitre douloureux de l’Histoire tombe dans l’oubli.