Incarcérée à Montluc, à l’âge de 23 ans, elle avait été au nombre des 500 détenus de cette prison, juifs et résistants, à avoir été désignés par Klaus Barbie pour être conduits, au matin du 11 aôut 1944, dans les wagons d’un convoi ferroviaire spécial à destination d’Auschwitz. Elle en était revenue.
Nous apprenons le décès d’Ida Natan, survenu dans la nuit de lundi 27 juin à mardi 28 juin, à son domicile lyonnais, à l’âge de 101 ans. Jean-Olivier Viout témoigne :
«Avec elle, disparaît la dernière survivante lyonnaise du train de la mort du 11 août 1944. Incarcérée à la prison de Montluc, à l‘âge de 23 ans, elle avait été au nombre des 500 détenus de cette prison, juifs et résistants, à avoir été désignés par Klaus Barbie (outre 150 détenus des prisons de Perrache) pour être conduits, au matin du 11 août 1944, dans les wagons d’un convoi ferroviaire spécial à destination des camps de transit de Drancy et Compiègne.
Faute d‘avoir pu rallier la région parisienne en raison des sabotages de la voie ferrée par la Résistance, le convoi avait pris la direction de l’Alsace où les hommes détenus pour résistance avaient été débarqués à destination du Camp du Struthof. A Berlin, les femmes détenues pour résistance avaient, à leur tour, quitté le train pour rejoindre le camp de concentration de Ravensbrück.
La destination finale du convoi allait être la sinistre rampe ferroviaire d‘Auschwitz où l’ensemble des détenus juifs furent débarqués.
La plupart d‘entre eux furent gazés. Seules quelques dizaines échappèrent à la solution finale. Ida Natan était de ceux-là.
Lyon ne compte plus désormais qu‘un unique rescapé du camp d’extermination d’Auschwitz : Claude Bloch, président d’honneur de l’association pour l’édification d’un mémorial de la Shoah à Lyon.»