Une rue, une place et une petite allée ont été débaptisées à Garches après que la mairie a découvert qu’elles portaient les noms d’hommes connus pour leurs positions antisémites. Après un vote citoyen, les nouveaux noms féminins ont été dévoilés.
Simone Veil, Marie Curie et Lucie Aubrac. Les noms de ces trois femmes illustres vont très prochainement remplacer ceux d’hommes antisémites dans les rues de Garches dans les Hauts-de-Seine.
Ce choix est avant tout celui des habitants de la commune. Un vote citoyen avait été lancé sur le site Internet de la ville. Ce sont les habitants, eux-mêmes, qui ont voté pour les noms des trois femmes qui remplaceront notamment Charles Devos et le Marquis de Morès.
Des hommes connus pour leurs positions antisémites. Charles Devos était rédacteur au sein du journal antisémite La Libre parole, fondé par Édouard Drumont. Le Marquis de Morès avait lui clairement exprimé ses positions antisémites à la fin du 19e siècle. Un passif dont la mairie a voulu se défaire.
L’équipe municipal a découvert le lourd passé de ces deux hommes après avoir reçu un signalement dans un documentaire qui revenait longuement sur leur vie et leurs engagement. La rue, la place et la petite allée qui portaient leur nom ont été débaptisées.
« Pourquoi toujours ces trois femmes ? »
Au total, 400 personnes ont participé au vote citoyen, dont voici les résultats : Simone Veil se positionne en première position, suivie de Marie Curie et de Lucie Aubrac, une résistante.
Dans les rues de Garches, la nouvelle est très bien accueillie. “Donner le nom de femmes, c’est bien”, affirme un homme. “Je trouve qu’elles ne sont pas assez mises en valeur sur le travail qu’elles font ou qu’elles ont fait, même encore aujourd’hui. Donc, je trouve cela très bien”, approuve un second riverain.
Interrogée, une femme exprime toutefois une pointe de lassitude. « Pourquoi toujours ces trois femmes ? J’ai envie d’en connaître d’autres”, confie-t-elle. Peut-être qu’un jour, d’autres femmes rejoindront Simone Veil, Marie Curie et Lucie Aubrac dans les rues de Garches qui, sur les 75 kilomètres de rues n’en avait aucune baptisée au nom d’une femme.
Ces nouveaux noms doivent encore être approuvés par le Conseil municipal, bien que les nouvelles plaques aient déjà été fabriquées.