Le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz, devrait introduire dans les prochains jours un ensemble de réformes visant à rendre l’avortement plus largement disponible.
Ces réformes permettront aux femmes de se faire avorter auprès de leur prestataires de soins de santé (médecin ou koupat holim) au lieu d’un hôpital, de réviser les documents invasifs et d’annuler l’obligation de voir un travailleur social en personne avant la procédure.
Cependant, les comités d’interruption de grossesse, qui ont le dernier mot sur l’approbation de la procédure, ne devraient pas être abolis car une telle décision nécessiterait une modification de la législation qui risque de rencontrer l’opposition d’éléments conservateurs au sein du gouvernement.
L’accès aux avortements par l’intermédiaire des prestataires de soins permettra aux femmes qui demandent d’interrompre leur grossesse jusqu’à la neuvième semaine de le faire sans être hospitalisées. Cette réforme s’étend également aux cliniques de l’IDF. Plus encore, les femmes pourront désormais soumettre les documents avant le traitement par voie numérique. Les formulaires eux-mêmes subiront des changements majeurs et laisseront tomber des questions intrusives, telles que « pourquoi n’avez-vous pas utilisé de contraceptifs? », ou des questions concernant le nombre d’enfants que la femme a.
« Le choix de se faire avorter doit être entre les mains de la femme. Ce sont ma position et les principes qui me guident », a déclaré Horowitz. « Personne n’a touché à cette question depuis plus de 40 ans. Ces réglementations sont conservatrices et dépassées. Il est temps de passer au XXIe siècle. Cela permettra un processus d’interruption de grossesse plus simple, plus accessible et plus respectueux. »
La députée du Meretz Michal Rozin, qui a participé activement à l’élaboration des réformes, a salué cette décision. « Les comités d’interruption de grossesse dans leur format actuel font honte aux femmes et à leurs droits sur leur corps », a-t-elle déclaré. « Les réformes que j’ai initiées avec le ministre de la Santé Nitzan Horowitz vont considérablement changer l’expérience des femmes qui demandent un avortement et l’accessibilité au service. Les femmes se sentent humiliées par les questions envahissantes et critiques, et à juste titre. Il est temps pour nous de réviser ce processus, et de permettre à chaque femme d’exercer son droit avec dignité. »
Selon les données du ministère de la Santé, 17 548 femmes ont demandé une interruption de grossesse en 2021, dont 74 % avant la neuvième semaine de grossesse. Cette décision de réforme intervient alors que les États-Unis semblent se diriger dans le sens inverse.
Line Tubiana avec ynet