Hure va inaugurer, samedi 28 mai 2022, une place au nom de René et Mauricette Beaucaillou, en présence de Clairette, la petite fille juive qu’ils ont protégée durant l’Occupation.
Leur action restera dans l’histoire. Durant l’Occupation, aux heures les plus sombres, Mauricette et René Beaucaillou, habitants le village d’Hure, près de La Réole (Gironde), ont pris sous leurs ailes Clairette Torrès, une petite fille juive âgée de seulement deux ans et demi. Leur action a permis de la sauver des nazis et de lui éviter une mort certaine.
80 années plus tard, Hure s’apprête à inaugurer, samedi 28 mai 2022, une place au nom de René et Mauricette Beaucaillou. Pour cet événement, Clairette, la petite fille juive, sera présente. Mauricette Beaucaillou, femme de ménage native de Hure, et son mari, qui travaillait comme mécanicien, habitaient le village lorsqu’au début 1944, ils acceptèrent d’abriter chez eux une fillette juive de deux ans et demi, Clairette Torrès.
Une rencontre inoubliable
Au début de l’année 1944, Marcel et Eugénie Torrès, accompagnés de leur petite fille Clairette, quittent Bordeaux pour se réfugier en zone libre, à La Réole. Mais les arrestations de juifs devenant de plus en plus courantes dans cette région, le couple souhaite mettre sa fille en lieu sûr. Par relations, il rencontre un jeune couple, sans enfant, qui accepte de prendre en charge, dans le plus grand secret, la petite fille juive.
Accueillie à bras ouverts par Mauricette et René Beaucaillou, Clairette reste à Hure jusqu’à fin 1944. Le couple la présente comme la fille d’amis bordelais qui ne peuvent pas s’occuper de leur enfant. Clairette est aimée et choyée et conservera des liens affectueux avec ceux qu’elle appelle « Tatie et Tonton ».
En partenariat avec l’Institut Yad Vahsem
L’hommage rendu au couple Beaucaillou fait suite à des recherches menées par l’association locale Les Hurons du Canal en relation avec l’Institut Commémoratif des Martyrs et des Héros de la Shoah, Yad Vashem, créé en 1953 à Jérusalem.
En 1963, une commission présidée par un juge de la Cour Suprême de l’État d’Israël est chargée d’attribuer le titre de « Juste parmi Les Nations » à des personnes non juives qui, au péril de leur vie et sans contrepartie, ont aidé les juifs persécutés par l’occupant nazi. En 1977, Mauricette, alors veuve, recevait en son nom et en celui de son mari la médaille des Justes remise par le Comité Français Yad Vashem.
Les noms de Mauricette et René Beaucaillou sont désormais inscrits sur le mur du jardin des Justes à Jérusalem et dans l’Allée des Justes à Paris près du monument de la Shoah.
Clairette va revenir pour la première fois à Hure
Samedi 28 mai, à 14h, la cérémonie rassemblera Clairette Torrès, épouse Namer, des membres de la famille Beaucaillou, le conseil municipal adultes et jeunes, des écoliers , des personnalités locales ainsi que le représentant du Comité français Yad Vashem.
Clairette, elle, ne cache pas son émotion. Contactée par Le Républicain Sud-Gironde, elle confie : « C’est un évènement, j’en suis très heureuse et très émue. Je ne suis jamais revenue à Hure depuis 1944 bien que j’aie toujours gardé des contacts avec René et Mauricette. Je vais revoir leur famille. C’est un évènement qu’ils méritent ; sans eux je n’aurai peut-être pas vécu. »
L’émotion sera palpable, sans aucune doute, à Hure, ce samedi 28 mai 2022.