Des archéologues fouillant un ancien cimetière situé dans la ville d’Eilat en Israël ont découvert une idole en bois représentant l’ancienne déesse sémitique Asherah. L’idole serait vieille de 7 500 ans.
Un site vieux de 7 500 ans
Les archéologues ont mis au jour les restes d’un cimetière vieux de plusieurs milliers d’années. Ils ont également trouvé d’autres ruines et marqueurs qui démontrent que cet endroit fut utilisé comme lieu de culte important par les communautés de la région. Selon les chercheurs, le site aurait été érigé il y a environ 7 500 ans et aurait été dédié à la déesse Asherah. Dans l’ancienne religion sémitique, Asherah est une déesse mère qui fut plus tard vénérée comme l’épouse du dieu créateur d’Israël, Yahweh.
Au total, les fouilles ont excavé onze tombes simples, vingt tombes à tumulus, deux zones identifiées, comme sanctuaires à ciel ouvert et une installation cultuelle. Le cimetière surplombant la ville moderne fut utilisé aux sixième et cinquième millénaires avant notre ère (vers 5450-4250 avant notre ère), selon la datation au radiocarbone du charbon de bois trouvé sur le site.
Le plus ancien exemplaire d’Asherah découvert dans la région
Les restes d’un tronc de genévrier sculpté ont été découverts par les archéologues. La relique en bois mesure 30 cm de haut et a été retrouvée en position debout. Le tronc avait probablement été apporté sur le site depuis les Édomites, dans l’actuel Jourdain.
Ce type de relique sacrée en bois a été retrouvé au sein d’autres sites archéologiques de la région. Ces idoles sculptées dans des troncs de bois représentent la déesse de la fertilité, connue sous divers noms tels qu’Asherah, Qudshu, ou Elath. La présence du tronc de genévrier à Eilat démontre ainsi que le site était voué au culte de la déesse Asherah. L’idole déterrée par les archéologues est de loin le plus ancien exemplaire de la déesse trouvé dans la région (daté au carbone de 4540 av. J.-C.).
Une déesse à la fonction changeante
Selon les textes d’Ugarit (aujourd’hui Ras Shamra en Syrie), Asherah était l’épouse du dieu suprême El, et par lui, la mère de soixante-dix dieux. En tant que déesse mère, elle était largement vénérée dans toute la Syrie et la Palestine. Elle était aussi associée au dieu Baal, qui au sein des anciennes religions sémitiques se substituait souvent à El. Asherah était ainsi connue sous le nom de Baalat. Des inscriptions provenant de deux sites archéologiques au sud de la Palestine semblent indiquer qu’elle était également adorée en tant qu’épouse de Yahweh, le dieu israélite.
Le polythéisme était répandu au sein des populations sémites du Proche-Orient. Ce n’est qu’après l’Exode que le monothéisme centré sur Yahweh s’enracina parmi les populations israélites de la région.
Noah Sdiri