Aux sons du jazz et de chansons en hébreu, les participants au Festival de la culture israélienne de Vancouver ont voulu célébrer leurs traditions et oublier les difficultés politiques qui entourent le Moyen-Orient.
On veut avoir une occasion pour que les gens sachent que la culture israélienne, ce n’est pas juste de la politique
, dit Alison Cristall, directrice adjointe du Centre communautaire juif du Grand Vancouver, qui a organisé l’événement. Malgré une pluie constante, les festivaliers déterminés ont assisté à des spectacles en savourant des mets de producteurs locaux.
Quand je dis que je suis fière d’Israël, cela ne veut pas dire que je suis fière du gouvernement, fière de la guerre. Pour moi, cela veut dire que je suis fière de la culture, du fait que nous sommes ici
, affirme Mairav Robens-Paradise, âgée de 17 ans, qui promouvait son camp d’été. Ses parents sont Israéliens. J’ai déjà vécu de l’antisémitisme, des choses que personne ne veut subir. Alors être fière d’Israël, c’est d’être fière de ma religion, fière de mon peuple.
Peut-être que l’on a un jugement par rapport à une culture
, dit Alison Cristall. Le festival est une occasion pour savoir que cette culture est beaucoup plus vaste que ce que l’on imagine.
Israël est une mijoteuse, surtout lorsqu’il est question de nourriture. Vous avez la cuisine des Juifs irakiens, et la cuisine des Juifs marocains, la cuisine allemande, explique la cheffe de cuisine Daphna Kedem, qui vend ses quiches et tartes au festival.
Une diversité de croyances et de cultures
Les participants au festival y sont arrivés par différents chemins. Par exemple, l’artiste Maxine Woogman qui y vend ses toiles, est juive, mais pas israélienne, et se reconnaît dans la culture juive même si elle n’est pas pratiquante.
Daphna Kedem, pour sa part, a vécu la plupart de sa vie en Israël. La cuisinière sent une vague de nostalgie lorsqu’elle entend les gens autour d’elle parler l’hébreu au festival: C’est une petite communauté à Vancouver et nous ne sommes pas tous connectés.Ce qui nous réunit, c’est ce festival. Ce qui nous réunit, c’est la langue, la nourriture, la danse et les chansons. Ça nous ramène chez nous.
Mme Kedem a lancé son entreprise à la maison au début de la pandémie lorsqu’elle craignait de perdre son emploi. Elle loue maintenant un espace de cuisine et a embauché des employés. Toutefois, si sa tourte au poulet végane se vend bien, les saveurs inspirées du Moyen-Orient, comme une tarte shawarma, n’ont pas rencontré beaucoup d’adeptes à Vancouver.
Quant à l’adolescente Mairav Robens-Paradise, elle se sent parfois loin de ses racines parce qu’au contraire de sa famille, elle ne parle pas hébreu. Je pense que c’est triste pour mes parents. Ça leur est difficile
, se lamente-t-elle. Par contre, elle a appris le français à l’école : C’est encore plus important pour moi d’être au festival. Je veux montrer à mes parents que c’est important pour moi d’être juive et de participer à la culture.
Les questions de sécurité ne sont jamais loin de la communauté juive. Il y a une présence policière au festival. Les vérifications de sacs sont effectuées à l’entrée, et une file de voitures stationnées en guise de barricade protège contre une attaque à la voiture-bélier.
Au sujet de cette sécurité, les festivaliers d’origine israélienne en ont l’habitude. Si vous fréquentez n’importe quels bureau de poste, banque ou centre commercial en Israël, il faut ouvrir votre sac avant de pouvoir entrer
, explique Daphna Kedem. Le Canada est plus lent, plus calme
, dit-elle. C’est pourquoi nous sommes ici, d’une certaine manière
, intervient son ami Zack Levi. On essaie de s’éloigner de tout ce chaos.
Le festival se termine dimanche soir avec une soirée de chant en hébreu suivie d’une fête de danse.