Série israélienne très prometteuse lors de sa sortie sur Apple TV + en 2020, la création de Moshe Zonder revient avec un deuxième opus plus fouillé et une guest cinq étoiles : Glenn Close.
La première saison de Téhéran qui, comme son nom l’indique, se déroule dans la capitale iranienne, était vraiment surprenante. On se prenait d’affection pour Tamar Rabinyan (campée par l’actrice Niv Sultan), une hackeuse et agente du Mossad qui retrouve Téhéran, sa ville de naissance, pour sa première mission en tant qu’espionne israélienne où elle avait pour objectif d’empêcher le développement de l’arme nucléaire en Iran.
Une série d’espionnage qui s’articule autour des tensions nucléaires et sur les rapports délicats – euphémismes – entre l’Iran et Israël. Capitale des séries d’espionnage, Israël confirme avec la deuxième saison de Téhéran – disponible sur Apple TV + à partir de ce vendredi – sa capacité à faire du monde actuel et de ses tensions une véritable arène pour le divertissement.
Après Hatufim – qui a servi d’inspiration pour la série américaine Homeland – Fauda, False Flag, Our Boys, Hostages, The Spy, When Heroes Fly, voici donc la preuve, une nouvelle fois, qu’Israël sait parfaitement mettre en lumière tous les conflits actuels sous toutes leurs formes. Car ici pas question d’aborder le thème israélo-palestinien, puisque la trame s’articule autour d’une autre zone de tension majeure qui traverse l’état hébreu, celle qui l’oppose à l’Iran. Autant dire que la série n’a pas forcément été très bien accueillie du côté de Téhéran lors de sa sortie en 2020.
L’Iran pas très fan de la série
Ainsi, le journal Kayhan, basé à Téhéran, parlait de Téhéran comme d’une « production anti-iranienne » pour son opposition au programme nucléaire iranien. De leurs côtés, les journaux iraniens Hamshahri et Mashregh News avancent que « dans la série, il est décrit que le Mossad agit non seulement de manière agressive sous l’excuse de la sécurité nationale et envoie des espions en Iran, mais que les objectifs n’ont rien à voir avec le programme nucléaire iranien ».
Tournée à Athènes, la série n’a pas été gênée par les critiques iraniennes et le succès public fut quand même au rendez-vous. Derrière la réussite de Téhéran se trouve Moshe Zonder, le papa de Fauda, une autre série israélienne à grand succès. Outre la surprenante Niv Sultan, Téhéran s’appuie sur deux rôles majeurs, déjà vus dans Homeland notamment, avec le duo d’acteurs americano-iraniens composé de Shaun Toub et Navid Negahban.
Mais pour confirmer cette très bonne première saison, il fallait monter en gamme et gagner en visibilité internationale.
Pour cette deuxième saison, les créateurs sont attendus au tournant et ils ont réussi le tour de force, non seulement de garder le casting initial, mais d’y ajouter du lourd puisque Glenn Close, que l’on ne présente plus, fait son apparition dans le rôle d’une Britannique vivant en Iran. Ce n’est pas la première fois que l’actrice phare des Liaisons dangereuses et Liaison fatale s’invite dans une série puisqu’elle a déjà brillé dans The Shield et Damages. Un renfort de poids pour une série qui vaut franchement le détour dans un contexte nucléaire extrêmement apaisé en ce moment grâce au sémillant et pondéré Vladimir Poutine.
Israël, avec à peine 10 millions d’habitants, confirme de son côté qu’il est le pays où les séries d’espionnage les plus élaborées voient le jour. Sans doute parce que les scénaristes locaux n’hésitent pas à s’emparer des tourments géopolitiques qui secouent le pays mais également parce que les chaînes locales – comme Kan 11, chaîne sur laquelle la première saison a été diffusée – n’hésitent pas non plus à parier sur des créations osées et marquantes comme Téhéran. Le pari était payant lors de la première saison, il n’y a pas de raison que cela change.
Les deux premiers épisodes de la saison 2 sont disponibles mondialement sur Apple TV +. Les autres épisodes de la saison sortiront ensuite chaque vendredi (huit épisodes au total).