Le président ukrainien Volodymyr “Zelensky fait valoir cet argument : comment le nazisme peut-il être présent (en Ukraine) s’il est lui-même juif. Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif”, avait lancé M. Lavrov dimanche soir, dans une interview accordée à un média italien. Le prétendu “sang juif” d’Hitler est une théorie du complot traitée avec scepticisme par les historiens.
“Les propos du ministre Lavrov sont à la fois scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique”, avait condamné lundi son homologue israélien Yaïr Lapid, précisant que l’ambassadeur de Russie en Israël avait été convoqué pour des “clarifications”. “Aucune guerre n’est comparable à la Shoah… L’utilisation du génocide juif comme outil politique doit cesser immédiatement”, a dénoncé de son côté le Premier ministre israélien Naftali Bennett.
Le Premier ministre italien Mario Draghi a pour sa part jugé lundi soir “aberrants” les propos de M. Lavrov. “Et pour ce qui concerne la partie en référence à Hitler, elle est vraiment obscène”, a-t-il commenté
“L’antisémitisme dans la vie quotidienne et en politique ne s’est jamais arrêté et est au contraire entretenu (en Ukraine)”, a déclaré Lavrov dans un communiqué. Moscou a répété à maintes reprises vouloir “démilitariser” et “dénazifier” l’Ukraine, justifiant ainsi l’invasion lancée le 24 février.
Mardi, la diplomatie russe a encore repris ces arguments, affirmant que “l’origine juive du président (Zelensky) n’est pas une garantie de protection contre le néonazisme rampant dans le pays. L’Ukraine, soit dit en passant, n’est pas la seule dans ce cas”, citant également le président letton Egils Levits, qui “a également des racines juives et il couvre aussi (…) la réhabilitation de la Waffen SS dans son pays”.
Moscou accuse également Jérusalem “d’ignorer l’épidémie de destruction et de profanation de monuments aux vrais justes du monde: les soldats de l’Armée rouge qui ont arrêté l’Holocauste et sauvé le monde juif”, et semble faire un parallèle entre l’antisémitisme et la “russophobie” en Ukraine.