Ce bien de 208 mètres carrés est situé rue des Francs-Bourgeois à Paris (IIIe arrondissement), dans un immeuble édifié au début du XVIIe siècle. Il est mis en vente pour 5 millions d’euros.
De mémoire de professionnel, c’est une opportunité qui ne se présente « qu’une fois tous les dix ans ! », assure Pierre Marie dit Robin, chargé de la vente de ce bien au sein de l’agence Sotheby’s International Realty. Il faut dire qu’entre la localisation, au cœur du quartier du Marais, et le décor — l’hôtel d’Almeyras, hôtel particulier construit au XVIIe siècle et classé monument historique en 1978 —, cet appartement de 208 m2 est une pièce habituellement introuvable sur le marché de l’immobilier de luxe parisien. « C’est un des plus beaux, si ce n’est le plus bel hôtel particulier du Marais. C’est en tout cas, l’un des plus cotés », affirme le conseiller.
Une vue entre jardin et cour d’honneur
À « l’étage noble » — comprendre au premier étage de cet hôtel particulier de la rue des Francs-Bourgeois —, l’appartement est ainsi proposé à la vente pour la coquette somme de 5 millions d’euros. Une fois la double porte en bois et les pavés de la cour traversés, c’est le plafond du hall d’entrée de l’hôtel particulier qui attire : un trompe-l’œil de ciel bleu et de nuages y est peint. La porte d’entrée du bien, située à mi-étage, vous guide alors vers un premier escalier. Direction la pièce principale.
« On est sur une surface d’environ 70 m2, et la pièce traverse l’hôtel particulier. D’un côté, on a la vue sur la cour d’honneur. De l’autre, sur les jardins, qui sont à la disposition des propriétaires des appartements du rez-de-chaussée. Aussi, il n’y a pas de vis-à-vis », détaille Pierre Marie dit Robin.
Dans cet espace de vie, baigné de lumière tout au long de la journée, l’absence de mobilier fait ce jour-là résonner la voix du professionnel. « On a jusqu’à 5 m de hauteur sous plafond. Ce sont des mesures qu’on ne retrouve pas dans les immeubles ou les appartements plus classiques du quartier. Pour ça, il faut aller plutôt vers les hôtels particuliers du XVIe arrondissement par exemple. Ici, en plein centre, c’est bien plus rare », poursuit-il.
Des travaux de rénovation à prévoir
La pièce voisine, attenante à une grande cuisine et qui présente elle aussi de beaux volumes, servait jusqu’ici de salle à manger. « Mais on peut facilement imaginer d’y aménager une chambre supplémentaire », ajoute-t-il. Car jusqu’à présent, pour découvrir les trois chambres de cet appartement, il faut emprunter un nouvel escalier et grimper au niveau supérieur, en partie aménagé dans des mezzanines. En plus d’un dressing, deux salles de bains et deux toilettes y sont associées.
Enfin, petit « plus », presque trois niveaux plus bas, avec la présence d’une grande cave voûtée d’environ 40 m2, qui servait notamment de stockage du bois pour la cheminée du salon, toujours fonctionnelle. « On peut imaginer y aménager un espace détente, type spa ou hammam », assure Pierre Marie dit Robin.
Car aussi bien dans la cave que dans le reste de l’appartement, il sera délicat pour les nouveaux propriétaires de directement poser leurs valises. « Il faut envisager de faire des travaux, un gros rafraîchissement est nécessaire. » Mais pas d’inquiétude pour le conseiller. « Quand on est sur ce type de budget, les potentiels acquéreurs ne craignent pas de devoir ajouter plusieurs centaines de milliers d’euros pour tout remettre à neuf », assure-t-il.
Un lieu chargé d’histoire
Au-delà de ces beaux volumes, qui se font rares en plein Paris, les nouveaux propriétaires apprécieront donc de dénicher un bien dans un bâtiment ancien et historique. Niché entre le musée Carnavalet et l’hôtel de Soubise – qui accueille celui des Archives nationales – l’hôtel d’Almeyras est un véritable morceau de patrimoine de ce quartier, aux rues aujourd’hui animées par les touristes et les boutiques de vêtements.
Au tout début du XVIIe siècle, Louis Métezeau, architecte du roi Henri IV, est chargé de sa construction, lui qui a notamment conçu la place des Vosges voisine. Le bâtiment devait alors être aménagé pour Pierre d’Alméras, l’un des conseillers et secrétaires des finances du roi. Sur la façade visible depuis la rue, l’association de brique et de pierre, restée d’origine, en est l’une des spécificités. Plus tard, l’hôtel particulier sera occupé par des nobles puis, au XIXe siècle, par des artisans.
Malgré un prix au mètre carré très élevé, dépassant les 24 000 euros et alors que la moyenne du quartier frôle les 14 000 euros (13 988 euros par mètre carré pour les appartements) selon Meilleurs Agents, spécialiste de l’estimation en ligne, l’appartement a d’ores et déjà reçu une dizaine de visites, en un peu moins d’un mois. Qu’il attire de riches familles bourgeoises, séduise des hommes d’affaires ou charme des investisseurs étrangers aisés à la recherche d’un pied-à-terre à Paris… ce bien exceptionnel ne devrait pas tarder à trouver preneur.