Des chercheurs de l’Université de Tel Aviv et de l’Autorité des antiquités d’Israël ont découvert à Jérusalem des résidus d’épices exotiques, notamment de vanille, une épice rare et luxueuse à l’époque, dans des jarres à vin datant de 2600 ans.
En Israël, des chercheurs de l’Université de Tel Aviv et de l’Autorité des antiquités d’Israël ont analysé des jarres à vin datant de la fin de la période du Premier Temple et retrouvées lors de fouilles dans la Cité de David. Portant le symbole du commerce du Royaume de Juda, ces jarres contenaient des restes d’épices exotiques datant de 2 600 ans.
Mais ce qui a réellement surpris les chercheurs, c’est la présence de résidus organiques de vanille dans les jarres, indiquant que le vin était enrichi de vanille, une épice exotique et précieuse, qui, jusqu’à récemment, n’était pas du tout connue pour être disponible dans l’Ancien Monde avant l’arrivée de Christophe Colomb. « Les marqueurs de vanille sont une trouvaille inhabituelle, surtout à la lumière de l’incendie qui s’est produit dans les bâtiments où les bocaux ont été trouvés. Les résultats de l’analyse des résidus organiques me permettent d’affirmer avec certitude que les bocaux contenaient du vin et qu’il était assaisonné avec vanille », explique Ayala Amir, doctorante au Département d’archéologie et des cultures anciennes du Proche-Orient de l’Université de Tel-Aviv.
La vanille issue des routes commerciales
« La découverte de la vanille illustre de manière fantastique quels produits de luxe sont venus ici – peut-être d’Inde et de ses environs, grâce à Jérusalem située sur la route commerciale internationale », expliquent les chercheurs dans un communiqué. En effet, la découverte de la vanille est apparemment liée à une route commerciale internationale qui a traversé le Néguev au VIIe siècle avant notre ère, initialement sous les auspices de l’Empire assyrien, et plus tard, sous leurs héritiers les Egyptiens, et peut-être même les Babyloniens.
Selon Ortal Chalaf et le Dr Joe Uziel, les directeurs des fouilles pour le compte de l’Autorité des antiquités d’Israël, qui ont découvert le groupe de jarres, « l’opportunité de combiner des études scientifiques innovantes examinant le contenu des bocaux nous a ouvert une fenêtre, pour savoir ce qu’ils mangeaient – et dans ce cas-ci – ce qu’ils buvaient à Jérusalem ».
L’importance du vin
Sur les poignées de certaines des jarres, une empreinte de sceau en forme de rosette est apparue, indiquant que la jarre et son contenu faisaient partie de l’administration royale du royaume de Juda. Le nombre de bocaux et d’empreintes sur ceux-ci indique l’importance économique du vin et la culture de la boisson en tant qu’outil d’expression de statut et de pouvoir.
L’examen du contenu des pots a également révélé que certains d’entre eux avaient été réutilisés plusieurs fois, puisque dans certains d’entre eux des restes de molécules d’huile d’olive ont également été découverts. Ces résultats indiquent la complexité du système économique et le mécanisme avancé de collecte et de redistribution.
Roxane Merlot