Une équipe de chercheurs israéliens de l’Université hébraïque de Jérusalem est parvenue à « rajeunir » des ovocytes humains. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Aging Cell [1]
« Dans une grande partie du monde, de plus en plus de femmes attendent la fin de la trentaine, voire la quarantaine, pour avoir leur premier enfant ». A cet âge, leurs ovocytes « se détériorent rapidement ». En conséquence, les chances de donner naissance à un enfant sont significativement plus faibles, que ce soit naturellement ou en ayant recours à une fécondation in vitro. L’objectif du Dr Michael Klutstein, biologiste moléculaire et directeur du laboratoire de recherche qui a dirigé cette recherche, est d’« inverser cette détérioration ».
Un processus identifié puis inversé
Son équipe est parvenue à identifier l’un des processus de vieillissement qui conduisent à endommager l’ADN des ovocytes, rendant leur maturation impossible. Les scientifiques ont mené leur recherche sur des « centaines d’ovocytes de souris puis de femmes ».
Les chercheurs ont ensuite administré des médicaments antiviraux aux ovocytes in vitro, les rendant « plus semblables à des ovocytes de femmes de 20 ans ». Des résultats « similaires » ont été obtenus après avoir inséré deux gènes dans le génome des ovocytes de souris. La capacité de ces ovocytes à être fécondés n’a toutefois pas encore été testée. Des essais de fécondations in vitro utilisant des ovocytes de souris « rajeunis » sont d’ores et déjà prévus.
D’autres mécanismes de vieillissement n’ont pas fait l’objet du traitement de rajeunissement, précisent les scientifiques. « D’ici 10 ans, nous espérons utiliser des médicaments antiviraux pour accroître la fertilité chez les femmes âgées », a déclaré le Dr Michael Klutstein.
[1] Peera Wasserzug‐Pash et al, Loss of heterochromatin and retrotransposon silencing as determinants in oocyte aging, Aging Cell (2022). DOI: 10.1111/acel.13568