L’association Jeunesse Loubavitch, antenne française du Beth Loubavitch, est visée par une enquête à Paris depuis août pour « abus de confiance », « travail dissimulé » et « escroquerie », a appris l’AFP mercredi auprès du parquet, confirmant une information du site d’information Mediapart.
Le parquet de Paris a également confirmé à l’AFP avoir confié les investigations à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse.
Dans son article, Mediapart affirme que « plusieurs signalements ont été adressés ces derniers mois à la Direction générale des finances publiques, à l’Inspection du travail et au parquet de Paris« , visant les pratiques de la direction de l’association. Ses structures, parmi lesquelles des établissements d’enseignement ou des crèches, reçoivent des subventions publiques.
Le site d’informations en ligne évoque un « système de surfacturations pour que les trois crèches que gère l’association puissent percevoir davantage de subventions de la Caisse des allocations familiales (CAF)« , mais aussi les « conditions douteuses » de rémunération du président de l’association, Mendel Azimov.
Mediapart affirme également qu’un système aurait été mis en place visant à permettre aux délégués du Beth Loubavitch d’utiliser « les dons de fidèles » pour « des dépenses personnelles« . Enfin, M. Azimov aurait demandé à plusieurs responsables des établissements scolaires gérés par l’association de ne pas déclarer des cas de Covid-19 parmi les enfants pour éviter les fermetures.
Contacté par l’AFP, M. Azimov a dénoncé des « allégations infondées et calomnieuses« , « dans un contexte de déstabilisation récurrente de l’Association« . « Des plaintes ont déjà été déposées, sans que malheureusement les auteurs aient pu être identifiés« , a-t-il aussi assuré. L’action de Jeunesse Loubavitch « s’est toujours inscrite dans le respect des lois et de la réglementation sociale« , assure-t-il encore.
Les communautés Loubavitch se caractérisent par une piété mystique, l’observance rituelle minutieuse et un fort prosélytisme. En France, le mouvement gère de nombreuses crèches ou établissements scolaires -il revendique « 15.000 enfants inscrits dans ses écoles« -, notamment en région parisienne.