Mathieu Goyer était convié mercredi sur le plateau de «TPMP» après un rassemblement d’extrême droite contre le jeune homme qui s’était filmé dansant dans un édifice religieux. Si le représentant parisien de Civitas se défend de tout antisémitisme, ses faits et gestes prouvent le contraire.
Un jeune homme réservé, presque timide, qui détonne avec les invités souvent bien plus exubérants de l’émission Touche pas à mon poste (TPMP). Cyril Hanouna recevait mercredi soir Mathieu Goyer, un représentant parisien de l’organisation catholique intégriste Civitas qui avait organisé la veille une prière de rue devant l’église Saint-Paul-Saint-Louis située dans le IVe arrondissement de Paris. Devant ce lieu de culte s’étaient réunies mardi soir plusieurs dizaines de personnes, notamment des membres de Civitas mais aussi des royalistes de l’Action française, en réponse aux vidéos jugées provocantes d’un jeune homme qui subit depuis une vague d’insultes et de menaces.
C’est notamment le groupuscule de Mathieu Goyer, Civitas Paris, qui avait appelé mardi à cette «récitation du chapelet» en «réparation pour la profanation de l’église par le twerkeur fou». Au même moment, le jeune homme était invité de TPMP face au «youtubeur identitaire» Baptiste Marchais. Un culturiste qui est aussi un ancien fidèle du skinhead Serge Ayoub et un influenceur radical de premier plan. Plusieurs dizaines de personnes étaient présentes mardi soir devant Saint-Paul-Saint-Louis. Les vidéos et photos du rassemblement ont été largement relayées dans la fachosphère. Il apparaît également qu’un passant se serait indigné de cette prière tenue dans l’espace public, certains avançant qu’il aurait eu des mots provocants. La police serait intervenue pour empêcher une empoignade, des participants au chapelet s’étant levés pour le prendre à partie.
Doc à la gloire de la SS Charlemagne
C’est donc après ces événements et pour réagir, encore une fois, à cette affaire que Cyril Hanouna a organisé un nouveau plateau dédié au sujet mercredi soir. Et donc invité Mathieu Goyer, un jeune homme qui est surtout antisémite, à l’instar de Civitas dont il est le leader de la section parisienne. Ce qu’a soulevé le chroniqueur de TPMP Gilles Verdez, rappelant que Goyer avait posté sur ses réseaux sociaux une photo de lui posant avec Dieudonné. Information à laquelle le jeune homme a rechigné à répondre, bottant en touche et assurant qu’il «n’est pas antisémite».
Pour autant, les informations de Libération viennent contredire cette dénégation. Mathieu Goyer est très investi à l’extrême droite radicale pour laquelle il a fait office de «reporter» pendant un temps. Il a notamment été contributeur du site antisémite «Nous sommes partout», épinglé par Gérald Darmanin et aujourd’hui en maintenance, qui reprenait le nom du principal journal collaborationniste et antisémite français sous l’occupation allemande : Je Suis Partout. Sur ce site, qui comportait une rubrique entière dédiée à la franc-maçonnerie, on trouvait pêle-mêle des articles promouvant un documentaire amateur à la gloire de la division SS Charlemagne regroupant des volontaires français ou un billet en soutien à la négationniste allemande Ursula Haverbeck, plusieurs fois condamnée pour avoir nié la Shoah. Mais aussi des entretiens de diverses personnalités d’extrême droite comme Franck Abed, un homme convaincu que le plan de domination mondial élaboré par des juifs et des francs-maçons décrit dans le célèbre faux antisémite «Les protocoles des sages de sion» est une réalité. Le site «Nous sommes partout» proposait également des liens de renvoi vers une foule d’autres plateformes d’extrême droite comme celle de l’association des amis de Robert Brasillach, collabo condamné à mort à la Libération.
Figures néofascistes et négationnistes
Mathieu Goyer est très investi sur les réseaux sociaux. On ne compte plus ses selfies avec des figures d’extrême droite comme le néofasciste Yvan Benedetti, Dieudonné ou encore Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN. Sur Internet, Goyer fait aussi étalage de son soutien à l’écrivain antisémite Hervé Ryssen, emprisonné sept mois pour diverses condamnations dont notamment «contestations de crimes contre l’Humanité». Il avait également diffusé sur son compte Instagram un visuel clairement antisémite représentant ce même Hervé Ryssen en gilet jaune pris à partie par un policier, marionnette manipulée par une caricature de juif au nez crochu digne des années 30.
Toujours sur Instagram, Mathieu Goyer a également partagé encore cet autre visuel représentant un uniforme de déporté mais avec une étoile jaune remplacée par une représentation du virus du Covid frappée des mots «non vacciné». Ou, entre deux hommages à Pétain, un hommage au pape du révisionnisme français Robert Faurisson aujourd’hui décédé. Il manifeste aussi tous les week-ends dans les cortèges d’extrême droite anti-mesures sanitaires et très souvent avec une pancarte «Qui ?», ce nouveau slogan antisémite de l’extrême droite révélé par Libé. Mais à part ça, Mathieu Goyer «n’est pas antisémite».
Ainsi, selon vous, les vidéos anti-chrétiennes prises de façon illégale dans l’église Saint-Paul Saint-Louis n’ont absolument rien de choquant ! Vous vous contentez de dire qu’elles ont été « jugées provocantes », afin de bien montrer qu’à votre avis, cela n’a rien de certain…
Réagiriez-vous de la même manière si un imbécile venait dessiner une croix gammée dans une synagogue ?
Hein ?
Vous contenteriez-vous de dire que cela a été « jugé provocant » ???
Beeeeeeeeurk !
Votre anti-christiannisme violent, haineux et totalement décomplexé donne vraiment envie de vomir.